theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « La Bonne nouvelle »

La Bonne nouvelle

mise en scène Benoît Lambert

: Marthe vu par Anne Cusenier

Entretien réalisé dans le cadre du dossier Pièce (dé)montée

Qui est Marthe ?


C’est un personnage qui ne se définit pas par rapport au politique. Elle est surtout dans la sensation et dans la recherche esthétique de formes pures. Elle qui a souffert de surpoids dans sa jeunesse est fascinée par tout ce qui ne pèse pas. Elle rêve d’un univers où tout serait diaphane, transparent (comme dans le film Bienvenue à Gattata de Andrew Nicoll), sans limites. Elle est dans la jouissance d’un possible infini. La difficulté pour incarner ce personnage c’est justement de ne pas jouer cet aspect évanescent. Il faut au contraire lui donner du poids, des appuis très clairs dans l’adresse au public.
Ne pas jouer non plus la caricature même si bien évidemment elle boit du thé vert et se nourrit presque exclusivement de sushis et de kiwis.
Les consignes données par le metteur en scène ont évolué depuis les premières répétitions de juin : à présent l’accent est mis sur la composition d’un personnage auquel il faut faire croire.


Ta partition est variée. Est-ce une difficulté ?


C’est ce qui est passionnant au contraire. La saynète où elle joue la visite chez sa sœur est jouée, par exemple, comme une sitcom. C’est la première fois que je joue cela et c’est assez jubilatoire de se confronter à un style de jeu très codifié avec des rendez-vous très précis à respecter.


La saynète avec ta sœur est-elle la seule à être jouée façon sitcom ?


Oui a priori. Les autres seront traités selon des codes de jeu différents (naturalisme, conte édifiant...). Manière de montrer peut-être que la société néolibérale s’accapare toutes les formes !


Qui est Patrick pour toi ?


C’est un personnage très charismatique qui a le sens de la mise en scène : c’est lui qui orchestre son spec- tacle. Mais il est aussi celui qui a aidé chaque personnage à passer le pas, à trouver le courage d’opérer une rupture par rapport à ses croyances passées. C’est l’adjuvant des contes en quelque sorte !
Mais pas seulement ! La réalité offre des exemples de ces reconversions : ceux qu’on appelle « les décroissants », par exemple, et qui, fatigués de la course « au toujours plus », ont choisi de vivre mieux avec moins. Ils font le choix d’une nouvelle éthique où l’être importe plus que l’avoir.


(Entretien réalisé en septembre 2016)

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.