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: Les films

En tant que cinéaste, participer à l’aventure que propose David Ayala, est une grande aventure, tant audacieuse que sage.


Sage car, le dispositif est posé : un écran, du son, des images, un montage. Audacieuse car il veut faire imploser ce dispositif. L’utilisation de ces moyens sera expérimentale, une exploration des limites entre spectacle vivant et le spectacle que Cocteau puis Godard ont nommé l’image de la mort au travail : le film.


Tous les médiums seront employés à cette fin : son, image, fiction, montage, projection… L’important est le voyage. Habituée aux formes classiques du cinéma, j’entre dans ce train pleine d’espérance en la naissance d’un objet nouveau, un spectacle que l’on ne peut pas vraiment nommer spectacle mais que l’on pourra sûrement appeler création.


La question du choix des images dans ce contexte est primordiale, l’oeuvre de Debord nous montre que la société du spectacle n’est pas l’apanage d’un médium ou media dominant mais un système global et complexe. Nous nous devons de toucher large et pour cette raison nous multiplions les sources.


Bien sûr, nous utiliserons des images de télévision, grande foire moderne de la société du spectacle, mais nous ne voulons pas limiter notre champ d’investigation au seul petit écran.
Nous utiliserons également Internet, en projetant sur l’écran un écran d’ordinateur où nous naviguerons en direct durant le spectacle. Dans le même esprit, sur ce même ordinateur, nous pourrons jouer en direct à un jeu en réseau pour montrer toute l’étendue qu’a pris le spectacle dans notre société actuelle.
Enfin, nous utiliserons des images que nous filmerons nous-même, dans la rue et les endroits publics. Ces images volées compléteront notre panel.


Toutes ces images seront trafiquées, amplifiées. En porteur de la parole de Debord, nous voulons apprendre à dépasser l’image et jouer avec sa signification. Nous utiliserons surimpression, addition, soustraction d’image, tous les moyens possibles pour travailler l’image au plus près.


Enfin, le mode de projection sera intégralement inclus comme constitutif du dispositif, et décliné sur les surfaces suivantes : écrans tissus, écrans synthétiques, murs blancs, murs teintés, autres matières, projection sur costumes des comédiens, projection sur large patron de costume blanc.


Guy Debord a fait une critique de ce qu’il appelait le médiatique ; conscients que ce médiatique est aujourd’hui le langage le plus universellement parlé, nous tenons à en employer au maximum les moyens techniques autant que symboliques.

Julie Simonney

01 août 2007

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