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Biface

Bruno Meyssat ( Conception )


: Vers le plateau. Correspondances

Nos matériaux seront tout d’abord les récits qui, de manière croisée, rapportent le Conquête tant du côté espagnol qu’aztèque. Ces textes seront en partie entendus dans le spectacle même. A ceux-là s’ajouteront des écrits contemporains, ainsi ceux, cruciaux, du philosophe Peter Sloterdijk et des historiens Serge Gruzinski et Christian Duverger.


BIFACE sera le rendu au plateau, par une petite communauté (5 interprètes), de toutes les questions et correspondances qui nous l’auront traversée (et n’ont pas pris une ride). Le travail dramaturgique préparatoire sera important afin de sortir des domaines convenus se rapportant à la Conquête.


La relation entre les textes et les actions scéniques sera cruciale ne serait-ce que pour rappeler ces faits tant ils sont oubliés ou méconnus. La source principale de l’imaginaire sera bien le texte. Ils sont tellement étonnants que ce sont des images.


Nous ne pensons pas user de personnages, ni prétendre figurer ces protagonistes de l’Histoire. Aussi nuls costumes d’époque. Pourtant nous ne devons pas oublier que la force de ces événements tient autant aux vérités actuelles qui s’en dégagent qu’aux attraits puissants qu’exercent encore ces présences disparues et surgies du Moyen-Age. Nous avons besoin de surfaces sur lesquelles projeter.


La musique de cette époque nous indique une voie : à son écoute chacun, en son for intérieur, y projette des contenus et des sentiments d’aujourd’hui et pourtant elle porte résolument les harmonies anciennes, sources même de notre si grande émotion (Cabezon, Ortiz, Morales, Josquin Desprez, mais aussi paradoxalement Domenico Scarlatti ou encore toutes les oeuvres admirables anonymes de cette époque que Jordi Savall a pu enregistrer)


C’est en 1575, cinquante-quatre ans après les faits, que le soldat Bernal Diaz del Castillo enverra à la cour d’Espagne le récit de ce qu’il a vu là-bas. Il avait alors quatre-vingt trois ans. Il serait né en 1492…avec le nouveau Monde sauf si ce revenant ne se révèle pas être… Cortés lui-même.
Un transport ironique de toute cette Histoire vers des rivages décidément imaginaires.


C’est que les guerriers qui se battaient contre nous ne tuaient pas toute suite les soldats qu’ils enlevaient vivants. Ils se contentaient de leur porter des blessures assez graves pour qu’ils ne pussent pas se défendre, et après cela ils les emmenaient vivants afin de les sacrifier à leurs idoles.
Avant de les tuer ils les obligeaient souvent à danser.
J’ai pris l’habitude de dire qu’on les enlevait.


La Conquête du Mexique se termine le 13 août 1521, il y a cinq cents ans. Elle se perpétue encore.
Dans cette nuit, l’action est une intention qui n’a pas connue sa retenue.


 « Montezuma avait réuni toutes les variétés d’oiseaux qu’il collectionnait. Ce fut mon grand regret que je les détruisis et cela faisait encore beaucoup plus de peine aux Mexicains et aux habitants des bords de la lagune, car pas un ne pensait que nous puissions jamais arriver jusque là« (Cortés)


Cortés

Bruno Meyssat

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