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Biface

Bruno Meyssat ( Conception )


: Note d'intention

BIFACE s’inspire des confrontations (entre 1519 et 1521) du peuple aztèque et de l’armée de Cortés à travers les narrations qui en ont été faites de part et d’autre. La conquête du Mexique par Cortés est une occasion cruciale d’observer la collision pour ainsi dire sans préparation de deux modes d’existence prétendant chacun à l’universalité.


L’impréparation des uns comme des autres développe un climat de fantastique qui se traduit dans tous les témoignages. C’est le propre de cette période de l’histoire qui se caractérise par un afflux inédit d’images et d’informations bouleversantes.


Nombre d’historiens pensent que la Conquête installe la modernité de façon planétaire, qu’avec elle commence la Globalisation. Et elle commence dans une zone extérieure où les hommes agissent, désinhibés.


Lors de ce trauma, l’Espagne allait devoir gérer un agrandissement de son territoire de quatre fois sa taille, intégrer le sort de plusieurs millions de personnes lointaines dans le corps d’une nation, tout juste établie lors de la Reconquista en 1492.


La soudaineté de l’événement, cette incapacité des protagonistes à accommoder l’autre, à s’en faire une image stable et concrète va naturellement engendrer toutes les projections possibles, ce recours naturel pour sortir d’un état de stupeur et repasser à l’action.


Dans ce « nouveau monde » cette rencontre s’est produite avec un autrui aussi lointain que si eût été l’habitant d’une autre planète. Séquence d’exception, elle est l’expression éloquente de nos potentiels et de nos hantises. « Il semble y avoir des temps où l’action doit être plus rapide que la législation, et c’est un moment de ce type que nous trouvons. » (Sloterdijk).


Ceci nous interpelle en premier lieu


Dans « La conquête de l’Amérique », Tzvetan Todorov écrit :


 « J’ai choisi de raconter une histoire, plus proche du mythe que de l’argumentation, d’abord parce que c’est une histoire vraie ensuite parce que mon intérêt principal est moins celui d’un historien que d’un moraliste.
A la question comment se comporter à l’égard d’autrui ? Je ne trouve pas moyen de répondre autrement qu’en racontant cette histoire exemplaire. J’écris ce livre pour essayer de faire en sorte qu’on n’oublie pas ce récit, et mille autres pareils.« 

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