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Une heure et dix-huit minutes


: Présentation

En novembre 2009, le prévenu Serguei Magnitski, avocat d'affaire moscovite âgé de 37 ans, décède en prison après un an de mauvais traitements et d'atteintes répétées à ses droits humains.
Sa faute, avoir mis en lumière la mainmise par un « homme de paille » sur trois sociétés appartenant à une firme d'investissement britannique Hermitage Capital. Cette appropriation illégale a été rapidement suivie d'un remboursement de la part du Fisc russe d'un « trop perçu » de 230 millions de dollars, somme qui s'est dans l'instant évaporée sur des comptes offshore. Le dossier que monte Serguei Magnitski, pour défendre les intérêts de son employeur, révèle l'implication de plusieurs fonctionnaires haut placés (dans l'Administration Fiscale, le FSB, la Justice, la police...) et débouche sur un dépôt de plainte. Retournement kafkaïen : d'abord entendu comme simple témoin, il se retrouve personnellement mis en accusation et poursuivi par certains des fonctionnaires de police, le major Karpov et le lieutenant-colonel Kouznetzov, qu'il avait désignés comme complices de l'escroquerie. Aussitôt placé en détention préventive, il subit des pressions multiples et systématiques. Malgré d'atroces souffrances, conséquences de la détérioration de son état de santé, il refuse de revenir sur ses déclarations.
« L'affaire Magnitski » a suscité une mobilisation internationale de grande ampleur (Amnesty International, le Congrès américain, le Conseil de l'Europe...) qui dénonce l'acharnement arbitraire dont il a été victime. Des discussions sont en cours visant à mettre en place en Europe et aux Etats-Unis de véritables mesures (établissement d'une liste de personna non grata de « l'élite russe », pouvant légalement permettre refus de visas, gel d'avoirs et confiscation de biens possédés à l'étranger...) pour lutter contre cette criminalité financière qui sévit aux plus hauts niveaux de la Fédération de Russie.
La création de Une heure et dix-huit minutes a suscité une vive émotion en Russie, notamment sur internet où elle a été largement commentée par la presse indépendante. La pression fut telle que le Parquet russe n'a pu l'ignorer et qu'il a été « contraint » d'ouvrir une commission d'investigation sur le sujet précis des conditions du décès du prévenu. Le dossier sera finalement clos, en mars 2011, sans qu'aucun des responsables ne soit inquiété. Karpov et Kouznetsov seront même promus et, comble de l'absurde, le procès de Serguei Magnitski, réouvert... post-mortem.

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