Le présumé coupable – Alex l’aîné, un jeune avec en mains un CAP électronique, dénué de la notion de responsabilité, étouffé par l’amour parental. Séduisant, charismatique, aimant son frère et sa soeur, objet de désir de La Narratrice, a une petite amie, Cécile, qu’il a rencontré en prison, durant un cours de français. Un mur, un bulldozer, un parcours scolaire très difficile – conseil de discipline, exclu…, pensionnat puis foyer. Le soir du drame, était ivre et a vite fumé trois joint. Voulait plaire, impressionner la narratrice, faire un acte sublime, héroïque.

Les parents : Ont cru bien faire. Mais ont mal aimé leur fils. Se condamnent vis-à-vis de leur fils dans cet évènement tragique. Le père surtout qui occupe une place importante dans l’acte de la deuxième minute. Les parents ont commencé au bas de l’échelle puis, à force de volonté et de cours du soir, se sont élevés, un peu, dans la hiérarchie sociale. Ils sont convaincus d’avoir mal élevé leur enfant, de l’avoir mal conduit, mal soutenu, mal aimé. Veulent aller au bout de l’exemple pour les autres parents.

Le père – Jean Pierre: a appris à son fils à se défendre, à ne pas donner sa confiance facilement, à être plus courageux, plus fort, plus orgueilleux, plus, plus que lui, mais il n’a pas su lui donner les limites, ni être tendre et aimant avec lui. « Tu seras un homme, mon fils ». le père se rend responsable de « son absence en tant que père ». Ce gamin-là, j’aurais mieux fait de ne pas le faire! D’attendre d’avoir la force de ce gamin-là! D’en avoir l’amour de ce gamin-là !… Je me suis trompé. J’ai échoué ».

La mère – Patricia : cassée, a toujours eu une préférence pour son « aîné ». Effondrée. Mais pleine d’amour maternel bien que maladroit. Le frère de l’accusé – Frédéric, un BTS électronique en poche, calme et gentil selon sa mère. Mais bouleversé par le destin de son frère aîné, qui était son modèle, son repère.

La petite amie de l’accusée – Cécile : Étudiante, licence de littérature comparée, dans la même faculté que la soeur d’Alex qui elle est en licence d’anglais. Elles se connaissent. Bénévole en prison pour des cours d’alphabétisation, c’est là qu’elle tombe amoureuse d’Alex pour qui elle est devenue indispensable. Quel avenir se prépare-t-elle avec cet amour, que faire de cet amour ? Très lucide sur la personnalité d’Alex, souligne toutes les contradictions de l’amour, contradictions inhérentes à l’être humain. Comment la vie d’un individu peut basculer en un seul geste. S’interroge, veut savoir si Alex est malade, donc foutu, ou si’l est récupérable. De qui est-elle amoureuse ?

Le frère jumeau du tué – Germain : le Jumeau, le dominé. Évoque l’état de ses parents, deux loques, sa difficulté d’exister encore en tant que jumeau, sosie de son frère mort… A été fasciné, comme son frère mort, amoureux (?) de la narratrice, Hélène, la nuit du drame. Le dernier encore debout de la partie civile. Ne voulant pas céder à la haine facile.

La Narratrice – Hélène : Personnage double, narratrice de ce dont elle a été instigatrice et témoin, elle sait tout ; elle est complice ; elle est protectrice, par amour ? Tentatrice, fatale, elle a poussé Alex à commettre ce crime. A du mal à vivre le présent, à assouvir son désir.
Instrument du destin ? Manipulatrice, elle joue le tout pour le tout. Son ambition, dit l’auteur, c’est de se révéler à elle-même, par cette mort là. Son ambition, elle le dit, c’est de « sortir de l’enfer des rails », dernière réplique de la pièce. Elle va au bout de la fatalité pour essayer de trouver ce qu’il y avait après la perte de l’image d’elle même qu’elle avait construite. La perte de tout ce qu’elle est. C’était comme une sorte de bourgeoise et elle a voulu accéder à autre chose d’elle-même. Se trouver elle, s’accoucher d’elle-même.