theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « 4.48 Psychosis »

4.48 Psychosis

+ d'infos sur le texte de Sarah Kane traduit par Séverine Magois
mise en scène Valérie Marinese

: Performance 4.48

Avec 4.48 Psychose il est question de dépression psychotique où les limites entre réalité et imaginaire s’effacent, où le fond et la forme ne faisant plus qu’un mettent tout en abîme.
Il y a pour moi une vraie nécessité de porter à la scène ce texte troublant, ce poème tragique, ce voyage de solitude et de silence mêlés, dont l’épicentre est cette colère intime, qui a grandi au plus profond de l’auteur.
S’il est un texte engagé et faisant éclater de l’intérieur toutes les lois établies, toutes les normes, toutes les conventions, c’est, il me semble, celui-là.
C’est un manifeste universel.
L’auteur est en colère, et ça gronde, ça tonne, ça explose de toutes parts. Mais après la tempête il y a des silences et une poésie, douceur amère et paisible.
4.48 Psychose est un hymne à la révolte…
C’est la dérive d’un Hamlet urbain, mais ici c’est une femme, une femme de notre temps…
Sarah Kane, hyper lucide, trop visionnaire pour survivre, nous laisse cet ultime témoignage…
Alors je veux faire avec ces mots-là… Parce que ce texte s’est imposé à moi comme une fulgurance…
Parce qu’il faut monter et remonter encore les textes contemporains… pour en donner une vision nouvelle et personnelle…
Parce qu’il y en a peu qui ont cette force sauvage, qui nous secouent, et nous laissent sans voix…
C'est un échange avec un comédien, une voix, une figure jumelle qui serait comme un double du personnage central. Double, vision, ange, médecin… fantôme… se croisant dans un vertige kafkaïen.
Des ombres obsédantes volant ses mots, l’étouffant insidieusement…
Ce texte est un dernier cri, le dernier espoir avant la noyade…
Il est une composition parfaite de nos obsessions intimes et cachées.
La voix de cette femme est profondément lâchée de l’intérieur, comme brisée en dedans…
Le théâtre est dans son rôle lorsqu’il nous trouble et nous bouscule.
Ce texte m’a profondément touchée par sa violence, sa sincérité impudique, dont on préfère souvent ne rien entendre, ne pas parler, voire ignorer l’existence.


Le metteur en scène a le pouvoir de maîtriser le temps, l’espace du texte qu’il a choisi. Il décide pour l’acteur, lui impose sa composition, sa chorégraphie, ses choix musicaux, le laisse souvent libre c’est vrai, mais jamais complètement sa mise en jeu intérieure n’est entendue. Je suis comédienne et ce texte me pousse à m’impliquer autrement dans la création.

Valérie Marinese

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.