• « Qu’est-ce le dedans ?
• Sinon un ciel plus intense traversé d’oiseaux
• Et profond de tous les vents du retour. »
• Rainer Maria Rilke

De celles qu’on retrouve entre les bancs de poissons, les abeilles, les groupes d’arbres et de manière évidente dans les vols d’étourneaux : un ballet de centaines d’oiseaux si bien réglé et si dense qu’il en éclipse le soleil l’espace d’un instant. Ce que les Danois nomment « soleil noir ».
Ce spectacle dont seule la nature est capable. Ces murmurations qui nous appellent...

Nous sommes loin de pouvoir tout expliquer de ces incroyables phénomènes de vols coordonnés, où chaque membre du groupe réagit de façon quasi simultanée comme s’ils ne formaient qu’un seul être. On entre là dans une zone de mystère, un espace inexpliqué, préservé de la prétention des hommes.

Ici se tient une troublante similitude avec nos pratiques et nos revendications. Ces transferts de connaissances et d’informations, ces micro-ajustements des corps entre eux, cette intelligence corporelle qui, chez nous, part des mains, des épaules, des cuisses et des pieds et qui entre en interaction par contamination. Tout ce qui constitue en fait notre grammaire.
On peut dès lors imaginer un travail où les espaces se vident et se remplissent par fulgurances : passer de 1 à 15 sur le plateau en une fraction de seconde, ou encore provoquer une réaction en chaîne, un effet de vague avec nos corps.
Cette démarche tiendra aussi à notre aptitude à engendrer de la vitesse, à la moduler ou la maintenir pour provoquer la magie. Nous avons l’envie de surprendre le regard par des transformations surprises, de jouer avec des effets de lévitation ou de slow motion qui renvoient à ces moments naturels et fantastiques.
Et puis, murmurations c’est finalement notre intrigue commune avec Rachid Ouramdane, comme on pourra le lire dans le texte qu’il nous a écrit aux prémices de notre collaboration.

Le Collectif XY