Les instruments disposés en arc de cercle forment une ligne de partage écran/plateau et libèrent, au centre, une aire de jeu, lieu du mouvement, de la présence active et chorégraphiée du corps des musiciens.
Le caractère architectural des claviers imposants et majestueux est exploité. Les matières (bois, métal), les couleurs (brillance or et argent, chaleur des bruns), les lignes (verticalité des tubes, horizontalité des lames) structurent et habillent l’espace scénique.
A l’exception des claviers, le noir domine. L’explosion de la couleur est dévolue à la représentation visuelle des contes.
La qualité esthétique et signifiante de cet agencement constitue le décor en soi.
Le dispositif comprend deux types d’écran pour deux registres de fiction.
En fond de scène, le grand écran accueille les personnages, les lieux, les événements.
A l’avant-scène, une conteuse élégante, grandeur nature, beauté baroque, occupe les deux petits écrans (l’un côté cour et l’autre côté jardin). Elle incarne et livre le récit, actualise l’écriture de Perrault.
La lumière, mobile et malléable, est conçue sur mesure, dans une proximité troublante avec le corps de chaque percussionniste. Elle accompagne et révèle l’expressivité gestuelle. Elle est un élément ludique, une mise en évidence de l’agilité virtuose des poignets souples et sûrs. En contrepoint de l’éclairage constant diffusé par l’image vidéo, elle prend une part active à la dramaturgie.

Louise Kelh