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Y es-tu ?

+ d'infos sur le texte de Alice Laloy
mise en scène Alice Laloy

: La Mise en scène

Le noir ou la lumière


Pour raconter cette histoire qui ne fait pas peur mais qui s’en amuse, comme des enfants qui aiment se faire peur, et s’arrêter, nous jouerons à allumer et éteindre la lumière.
Dans le noir : notre imaginaire s’engage, et les images prennent forme comme des morceaux de réels : des projections, des ombres, des flammes : des bruits, des loups et des petites filles très jolies.
Dans la lumière : on montre tout, on ne triche pas, et on s’amuse avec des machines qui font peurs : des machines qui marchent à l’électricité, des machines qui font des bruits qui font peurs, des pétards, des outils qui racontent le danger, mais que l’on montre : qui ne sont pas cachés : et on passe au-dessus de ces peurs concrètes pour raconter des peurs plus abstraites.
Dans le noir, on se cache pour raconter des secrets qu'on a peur de raconter en plein jour.
Dans la lumière, on montre les dangers, on s’amuse à se faire peur, on raconte des peurs plus saisissables, celles qu’on se donne le droit d’avouer.


Les outils


Tout un univers de machines comme des petites usines, comme une microarchitecture d’une cité hostile : une ville de la peur : machine à coudre projecteur super 8, machine à diapositive, micros, fils électriques, magnétophone, pinces, perceuses, disqueuses.
Mais comme le temps a passé : je choisirais d’anciennes machines, celles de mon enfance : des années 1970 / 80.


Pour le noir et la lumière : des flammes, des pétards, des projecteurs, des écrans, ou des murs pour projeter, des halogènes, pour faire des ombres.
Des tableaux noirs qui nous rappellent la peur de passer au tableau.


Des petits décors qui dans le noir apparaissent grand parce qu’ils sont projetés en grands dans nos cauchemars.
Ces petits décors : aux allures de vieilles tapisseries, qui nous rappellent la vieille tante, ou la nounou, celle qu’on n’aime pas, et qu’on ne sait pas pourquoi.
Ces petits décors : aux allures de salle de bain sales, de cuisine qui sent la friture, de draps qui piquent, un peu mouâtes, qui nous rappellent ces moments où se sent mal mais on ne sait pas pourquoi.


Comme rien ne peut être dit frontalement, puisque c’est bien de secret qu’il s’agit, on travaillera avec des micros qui diffusent les sons ou les mots cachés dans des écouteurs,
Avec des enregistreurs, et on repasse la bande sonore plus tard, mais pas tout de suite parce que sinon, on saura que c’est moi qui le dit, on saura que c’est moi qui le pense.


Les sons : c’est le projecteur super 8 qui tourne dans le vide, « alouette, tu me plumeras » chanté à tue-tête par un choeur d’enfants énervants, la machine à coudre qui s’emballe, le pétard mouillé qui éclate quand même, la vieille rengaine des chansons vieillottes qui chouinent dans un transistor, la goutte qui ne veut pas s’arrêter de goutter dans l’évier, le réveil qui sonne un jour d’examen, la buée qui symphonise sous mes aisselles quand j’entends cette phrase : « Alice, j’ai quelque chose à te dire… », un coeur qui bat ?
« Y es-tu ? » s’amusera avec tout ça.

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