Je ne suis jusqu’à présent jamais partie d’une histoire narrative pour créer mes spectacles.
Cette fois-ci, le sujet s’y prête et j’ai envie de réfléchir à la construction du récit. Les causes et les effets.
Est-ce que l’on peut construire une histoire comme on construit une mécanique ? En fonction du poids des évènements, des rythmes.
Dans une histoire, à quoi correspond la pente à 12% ?
C’est une histoire avec un loup, puisqu’il s’agit bien d’un spectacle qui ne fait pas peur.
C’est une histoire avec du temps qui passe, parce que sans le temps qui passe, les secrets n’ont pas le temps de devenir des cauchemars inquiétants.
C’est une histoire construite autour d’un secret, car la peur vient bien de ce que l’on ne peut pas dire ni expliquer.
C’est une histoire avec une petite fille très jolie, puisqu’il existe peu d’autres êtres au monde plus capable d’incarner la fragilité et la candeur.
C’est une histoire avec une mère-grand, un capuchon, et un petit panier d’osier. Mais comme le temps a passé, et que l’eau a coulé, on appellera dans cette histoire la mère-grand : la Grand-mère, le capuchon : la capuche, et le petit panier : le petit panier.
C’est une histoire dans laquelle l’élément complémentaire pourrait reprendre sa place parce que le complémentaire d'une partie X d'un ensemble E est constitué de tous les éléments de E n'appartenant pas à X.
Comme un secret qui serait enfin découvert, et qui permettrait à l’ensemble E : appelé la petite fille très jolie de pouvoir se réapproprier sa partie X : représentant cet espèce d’espace vide qui se serait créé en elle à force du temps qui passe.
C’est une histoire de complémentaire parce que le vert est la couleur complémentaire du rouge et que dans cette histoire : la petite fille s’appelle : le petit chaperon vert.
C’est un secret de famille parce que la grand-mère du petit chaperon vert s’appelle Pandore, et que la grand-mère de Pandore s’appelle Eve.
C’est une histoire tirée par les cheveux parce que ça fait peur d’avoir mal aux cheveux.

Alice Laloy