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Villa Olga

+ d'infos sur le texte de Catherine Zambon
mise en scène Alexandra Tobelaim

: Notes de mise en scène

Qui sommes nous ? Réellement...


Certains de nos contemporains s’interrogent sur eux mêmes et recherchent leur vérité pour exister au plus près d’eux-même, tandis que d’autres jouent à être ce qu’ils ne sont pas. A prétendre être différent de ce que l’on est, et parfois même à vouloir être identique à un autre, nous jouons tous un rôle, et nous finissons par croire « être » ce que nous ne sommes pas ; et sans doute, avec le temps, devenir ce que nous voulions être. Où se cache donc la vérité et comment démêler le vrai du faux, l’intime originel du Moi sociétal ?


Villa Olga s’amuse de ce paradoxe de la vie moderne en société, et pousse cette bizarrerie à son paroxysme en obligeant ses personnages à créer de fausses intrigues pour leur permettre de « matérialiser » leur vérité. A travers ces faux-semblants se dessine une mise en abîme du théâtre dans le théâtre, sous la forme d’une incursion d’un réel fantasmé, déformé par les personnages, dont aucun n’est vraiment celui qu’il prétend être.
Lioubov n’est pas un Oligarque russe mais un sans papier hongrois. Marco n’est pas l’ancien amant jaloux, mais le frère paumé dans sa sexualité. Doumé n’est pas un détective privé mais plutôt un amateur d’art contemporain, féru de psychologie. Et la belle Olga, la seule qui ne triche pas avec la réalité, est condamnée à mentir afin que l’on croit son histoire. Que faire avec tout ce « vrai-faux » ?
Double jeu - Double je.
Il faut représenter l’humain. C’est ce que je cherche au théâtre et c’est pour cela que les interprètes sont au coeur de mes créations. Même si ce texte nous mène délibérément dans la comédie et l’excès, qui est parfois tel qu’il est difficile de croire à toute cette « vérité factice», le jeu des interprètes doit nous entraîner vers la sincérité, et nous faire vaciller sur la réalité en alternant entre différents codes de jeu (à quel moment l’acteur joue, à quel moment il ne joue pas, idem pour le personnage) ; « désamorcer » sans cesse le registre et les codes de jeu pour perdre le spectateur dans un labyrinthe de possible. Ainsi, c’est avec délice que nous nous essaierons aux codes du théâtre de boulevard, en y mêlant des incursions d'un jeu contemporain et distancié.


Nous allons aborder le texte comme une machine ludique et frénétique. Il s’agit pour moi de prendre chaque scène comme terrain de jeu et d’expérimentation jusqu’à la folie et à l’absurde, non pas au sens de Beckett ou de Ionesco, mais plutôt façon Bertrand Blier (Buffet froid) ou Almodovar (Talons aiguilles). Un jeu froid, excessif, joueur. En se servant de ce que l’absurde et la folie ont d’extraordinairement ludique pour l’acteur.


Nous voulons créer un univers visuel qui soit un monde à part entière, une cosmogonie particulière teintée d’éléments de réel, excessive à l’excès dans le traitement des couleurs.
Passant du noir et blanc pour les monologues, îlots de vérités lors desquels le temps s’arrête et les mouvements aussi. Temps suspendus à la parole, à la lumière, seuls instants de calme, de solitude et de pensée, qui permettent aux personnages de redevenir ce qu’ils sont vraiment, comme si l’on ne pouvait être « vrai » que seul, la relation sociale pervertissant l’individu.
… A la couleur, qui envahie les scènes à deux, trois ou quatre personnages, saturant l’espace de jeu pour rendre palpable la frénésie : la couleur comme un activateur de particules, mettant les personnages hors d’eux même, dans un jeu de société trompeur.


Comme le son et les chansons sont des éléments récurrents de la construction de notre univers théâtral, j'avais demandé à Catherine Zambon, dans le cadre de la commande du texte, de semer quelques pistes musicales afin que nous nous en puissions nous en emparer.Ainsi, nous créerons nos propres références à une chanteuse sensuelle et envoûtante, sortie tout droit de l’imaginaire de notre musicien, une sorte de Dalida décalée au pays du slam. Ses chansons seront soit diffusées, soit interprétées en direct par notre « Diva » accompagnée par un système de multi-diffusion composé de vieux transistors, de radios… Une multi-diffusion aux accents délicats qui permettra de chanter sans aucune amplification. Les intermèdes seront chantés par tous les acteurs, sortant de leur rôle pour nous compter cette fable. Car in fine, tout ceci n’est que comédie.

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