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Nos solitudes

+ d'infos sur le texte de Delphine Hecquet
mise en scène Delphine Hecquet

: Notes sur l’écriture et la mise en scène... (2)

L’acteur, premier geste de mise en scène


Il me semblait primordial de passer par la recherche au plateau, comme je l’avais fait avec les acteurs japonais des Évaporés, avant d’écrire le texte.


Partir de l’imaginaire des acteurs est une façon de faire de l’écriture une expérience, en confiant au hasard des propositions l’apparition d’un autre sens, celui de l’imagination. Le processus de recherche au plateau embraye l’imaginaire, il offre des points de départ, ouvre des portes sou-vent surprenantes pour nourrir l’écriture en solitaire à venir. Tout mon travail est de construire et définir le cadre qui permet d’ouvrir le sens en permanence, vers d’autres thématiques (et si la solitude ne naissait pas de l’image d’isolement mais au contraire du groupe, de nombre,du mouvement autour de soi ?) et ainsi tirer de nombreux fils narratifs mais aussi fabriquer une mémoire collective, où les acteurs peuvent puiser, plus tard lorsqu’ils jouent la pièce.


Nos solitudes est un texte matériau, parti du plateau pour y revenir en répétition, tissé au fil des improvisations,avec les acteurs. Il est un point de départ, un socle précieux. Il fait partie des outils, au même titre que l’outil chorégraphique, sonore (les off sont créés en direct pendant le spectacle), les improvisations, qui sont utilisés pour raconter cette histoire au plateau.


La chorégraphie pour écrire la solitude


Parfois, la solitude ne peut pas s’exprimer avec des mots, car les mots sont d’emblée une ouverture sur l’autre, on cherche à établir un contact, à communiquer, à rompre avec elle en parlant. Il nous fallait montrer sans dire, démultiplier le senti-ment de solitude, par des images fortes, qui sont universellement évocatrices. En passant par le corps, par une choralité ritualisée, reprise à l’unisson, il nous semblait alors évident d’apercevoir de la solitude dans la foule. Si tous dansent ensemble, celui qui est à contre temps est seul, nu, en dehors du groupe. L’outil chorégraphique fait partie de l’écriture, il n’est pas une image de mise en scène.


Avec Juliette Roudet, nous avons guidé les acteurs par un long travail corporel et l’écriture de phrases chorégraphiques,qu’ils pouvaient utiliser lors des improvisations. C’est ainsi que sont apparus la familiarité, le langage commun, le second plan, la foule,l’isolement, la singularité, l’incapacité de nommer, avec des mots, qui nous sommes.

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