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: Notes de mise en scène

La rencontre


« Sur la neige mouillée » fut d’abord une recherche de mise en musique/mise en chant des Carnets du sous-­sol par Tommy Luminet et Julien Romelard. Les rejoignant pour une première séance de travail à la Comédie de Saint-­Etienne en mai 2011, j’ai complètement adhéré au projet.


La musique de Tommy poussait Julien à sortir de son jeu de comédien, à appréhender le texte d’une manière différente, ciselée, chantée, psalmodiée. Le texte me parvenait, limpide, émotionnel.
L’humour s’en dégageait de lui-même, de même que sa charge lyrique. La musique définissait des espaces, des sensations, rendant le texte encore plus -­actif.


J’aurais pu donner un simple regard artistique à leur projet, déjà viable en tant que poème rock. En faire un quasi concert, à écouter plus qu’à voir. Mais j’ai eu envie d’en faire du théâtre.


La mise en scène


“Voyez-vous: une fantaisie m’est entrée dans la tête, et je veux la réaliser quoi qu’il m’en coûte. Voilà de quoi il s’agit.”


«Sur la neige mouillée», notre souterrain, est une adaptation pour le plateau des Carnets du sous-­sol de Dostoïevski. C’est une pièce construite pour deux comédiens, une marionnette, des guitares LapSteel, des micros, un vidéoprojecteur, un plateau et un public.


Nous allons donner à voir la lutte de l’homme du souterrain et de son double, dans cet espace mental qu’est le sous-­sol. Julien sera la face civilisée de l’homme du souterrain, sorte de dandy échoué, portant la parole de l’auteur par son chant.
Tommy sera son double hallucinatoire, incontrôlé, tantôt rival tantôt frère. Celui qui provoque, celui qui console. La partie inconsciente de l’individu, sauvage. Son registre sera celui du clown.


Je veux les amener à ressasser ensemble les raisons de l’enfermement volontaire : une vie d’humiliation et de frustration, d’espoirs déchus, de bassesses, de rêves brisés par la peur de vivre.


Les résurgences de la mémoire seront la vidéo, enregistrée ou bien auto filmée, et la musique, rappelant sans cesse les refrains que l’on tente d’oublier.


Enfin l’autre, la femme, Lisa, est au centre de la tragédie. Elle est l’élément nécessaire pour que marche le trio dostoïevskien de l’échec programmé : moi, mon rival, et l’objet du désir. Son fantôme sera là. Omniprésent.

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