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: Théâtre Rock

L’écriture de Dostoïevski est pour moi une écriture rock : directe, tourmentée émotionnelle.


Ce qui m’a frappé c’est cette parole brute, lâchée «sans ordre ni système». Le résultat d’un trop plein, d’une rancoeur trop longtemps contenue.


C’est le rock, de par ses formes multiples qui va nous permettre de mettre en scène ces carnets avec la distance nécessaire.


En effet, la musique composée par Tommy nous permet de mettre en valeur le texte sous ses différents aspects : des accès de fureur, de rage sous forme de chants rock ; des envolées romantiques comme des odes antiques, des ressassements en litanies, des errements de la pensée dans des espaces musicaux sous formes de nappes.


Evidemment, tout n’est pas chanté. Les adresses telles celles au public ainsi que celles aux protagonistes des scènes rejouées sont conservées ; Elles sont matière au jeu entre nos deux comédiens.


La musique permet de suggérer un espace mental, une émotion, de révéler ou d’accentuer des aspects sous-­‐jacents du texte. Elle permet également d’accompagner le comédien dans ses envolées lyriques, ou bien d’aller à l’encontre du texte pour en faire jaillir son ambivalence et ses contradictions.


«Ce n’est pas une confession lyrique qu’écrit Dostoïevski mais un texte satyrique d’une amère, sans doute, mais prodigieuse bouffonnerie».
René Girard in Mensonge romantique et vérité romanesque.


Le plateau sera donc le lieu où se rejoue la tragédie, sous forme de farce. L’endroit où les deux entités qui composent notre personnage entrent en confrontation, dialoguent, cherchent l’accord.
Reclus dans son souterrain, au creux de sa solitude, l’individu se permet d’expérimenter les extrêmes. Extrême déchéance, extrême beauté.


Un lieu où l’on peut se rêver victime d’un monde trop violent, star du rock ou bien amoureux transi, sans autre forme de jugement que celui que l’on se porte soi-­‐même. L’endroit où l’on peut se ridiculiser. Rire de sa propre stupidité. Expérimenter le pathos puis le foutre en l’air d’un revers de manche et se fendre d’un éclat de rire.


«Moi, je suis seul, et eux, ils sont tous»

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