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Le Pays lointain

+ d'infos sur le texte de Jean-Luc Lagarce
mise en scène Rodolphe Dana

: Lettre à la Compagnie

Le 17/06/2005.


Le lieu
Nous sommes allés à la Ferme du Buisson hier pour inspecter le futur espace de jeu pour Lagarce. Il semble qu’on s’oriente pour le grand plateau du Théâtre. Dans un rapport frontal, en ne conservant que la travée centrale (les 8 ou 9 premiers rangs) et peut-être quelques rangs sur les côtés. Ce qui ferait une jauge de 160 personnes. L’ouverture et la profondeur du plateau sont certes trop grandes pour le théâtre qu’on fait. Il ne s’agit pas que l’on soit perdu au milieu d’un espace gigantesque. Grâce aux lumières, aux pendrillons, écran vidéo… Il est tout à fait possible de créer un espace intime. Je pense qu’un espace de 12 mètres d’ouverture sur 15 mètres de profondeur est largement suffisant pour retrouver un espace intime. Pour ceux qui connaissent, il faudrait que cela ressemble au plateau de la salle du bas à Bastille. Le rapport scène/salle est idéal pour Lagarce.


Pour moi, c’est important qu’on se remette en danger, dans un autre rapport, et aussi parce que la pièce l’exige. Etre seul face à 200 personnes pour défendre son bout de gras, son monologue, ou autre chose, c’est pas rien, encore une fois c’est le combat : l’essentiel reposera sur nous. La lumière, les sons, les images,… Tous ces éléments n’auront pour but que d’accentuer ce parti pris : mettre l’acteur au centre de la proposition, et en aucun cas pour faire du joli, combler du vide, ou avoir de « bonnes idées de scénographie », et les idées qu’on voit c’est horrible. Les idées qu’on a parce qu’on a peur que le spectateur s’ennuie, et qu’il s’ennuie quand même… N’oublions jamais que l’on partira toujours des acteurs et du texte, et des rapports entre acteurs, après on voit ce qu’il manque, ce qu’il faut. C’est pour ça que je me méfie des idées préconçues. Toutefois, il faut bien choisir le lieu avant de commencer les répéts. L’autre avantage avec le grand plateau, c’est que c’est modulable, on peut jouer un peu dans n’importe quel sens, en recréant l’ouverture et la profondeur qu’on veut.


Je vous demanderai aussi de très bien travailler en amont la pièce, surtout votre partition. Je vous dis ça parce que la pièce est quand même ardue et que le temps passe vite, et plus on avancera vite sur le fond, plus on aura le luxe de se poser des questions de forme, du genre : « Qu'est-ce que je mets comme costume ? » ou bien : « Demain, on peut finir la répét plus tôt, j’ai une soirée ? » Encore une fois, c’est une pièce composée d’êtres humains, et je reste persuadé que plus vous aurez des sensations précises et singulières sur votre personnage, plus vous serez justes, et moins j’aurai de boulot. En gros, il faudra travailler beaucoup seul. Quand je dis seul, on ne l’est jamais, seul, mais le travail que je vous propose, vous le savez, repose en très grande partie sur la responsabilité individuelle, par conséquent collective. Moi, je ne suis là, que pour aider à faire coïncider vos intuitions profondes avec votre partition, et de faire en sorte que ça paraisse singulier, juste et vrai.

Rodolphe Dana

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