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Le Pays lointain

+ d'infos sur le texte de Jean-Luc Lagarce
mise en scène Rodolphe Dana

: Notes de travail de Rodolphe Dana

Les thèmes, l'écriture de Lagarce

Les thèmes :


La Famille, celle dont on hérite (les parents, les frères et sœurs) et celle qu’on se construit (les ami(e) s, les amant(e)s) et qui finissent par tant se ressembler…


La Mort, sur scène les vivants côtoient les morts, même les morts auront leurs mots à dire, leurs mots à écouter…


L’Amour, celui qu’on s’avoue entre amants et amis, celui qui se transforme en haine ou mépris lorsqu’on se retrouve en famille, parce que l’amour souhaité y est impossible, l’amour y est cruel, violent, parce qu’il n’est pas à la mesure des désirs…


L’Arrangement et le Deuil, les écarts entre l’idéal de la jeunesse et les réalités de l’âge adulte, et en l’occurrence de l’imminence de la mort, font que nous sommes (pour certains) moins exigeants, moins intolérants, moins radicaux, nous acceptons, nous nous résignons doucement au Compromis, au Pardon et à la Paix…


La Vérité et la Pudeur, on fait l’épreuve de la vérité chez Lagarce, la situation dramatique est telle qu’on ne peut éviter de dire des choses qu’on a jamais dites, et ces choses nous les disons pour la première et dernière fois, d’où la fragilité et la violence de l’entreprise, c’est la langue de la vérité qu’invente Lagarce, sa singulière vérité…


Vérité, oh le grand mot que j’emploie-là. Le catalyseur de cette pièce c’est la mort, si Louis n’était pas atteint d’une maladie incurable, bref, s’il n’était pas menacé de mourir à chaque instant, il n’y aurait pas d’histoire, il n’y aurait pas la nécessité de dire, se dire, des choses qu’on ne se dit pratiquement jamais, autrement dit la vérité. Et pour moi, cette traque de la vérité parcourt toute la pièce, cette langue de la vérité est toute la pièce. C’est cet aspect-là qui me passionne au théâtre : Comment dit-on la vérité ? Cela me tient à coeur parce qu’en dehors de l’art, et en particulier du théâtre, peu de choses me paraissent vraies. Quand je lis une publicité où il est écrit : « Auchan. La vie. La vraie », j’ai mal au coeur.


L’écriture de Lagarce :


Le choix des adjectifs, des verbes, encore une fois, il s’agit de trouver l’expression, le mot, le verbe, le plus approprié à la situation car la chose à dire était tapie quelque part en soi depuis de nombreuses années, on veut être entendu en la disant, c’est d’être entendu d’ailleurs (peut-être) qui importe plus que de dire, le besoin absolu de la précision du langage, c’est à dire de notre ressenti… (Emotions > Corps > Pensées > Langages > Emotions > Corps ….)


L’inachevé, propre également à l’écriture de Guibert, on passe d’une scène à l’autre, avec des ellipses de temps, on ne veut rien oublier, on a peur de conclure, on se joue du temps, on est libre puisqu’on est "mort" (Lagarce), les conventions dramaturgiques disparaissent, la classique narration avec, il invente son théâtre, son temps, sa dramaturgie…


L’intime, c’est avant tout une écriture de l’intime, et plus l’écriture se fait intime, singulière, truffée de petits détails, plus elle devient universelle…


Les écueils de l’écriture au plateau, c’est qu’elle soit trop respectée, il faut la brutaliser, la secouer, pour qu’elle donne l’ampleur de sa vitalité. En aucun cas faire du joli…

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