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Le Monde e(s)t moi

mise en scène Laure Rungette

: Notes dramaturgiques

L'adolescence, l'âge de tous les possibles, de toutes les fragilités. On se tient là, au sortir de, tout au bord, encore un pas dans l'enfance et pas encore adulte, « homard » en devenir, avec l'avenir qui s'ouvre devant soi, mais lequel ? Le monde qu'on croyait stable se complexifie, s'opacifie, parfois s'effrite et se disloque, menace l'intégrité de l'être. On a de grands rêves, on voudrait prendre des décisions inentamables et irréversibles, dans l'absolu de la pureté. On a de grandes aspirations, on s'invente d'autres rites, d'autres chemins, on s'essaie au jeu parfois dangereux de la transgression, on s'aventure, on se brûle mais les questions restent en travers de la gorge, les émotions bouleversent les plans, le corps frémit, alors on attend. On attend que ça passe. Que se passe ce temps sauvage et douloureux... ou l'on saute le pas.


Lou et Jérémie, deux adolescents « ordinaires », dans ce moment de passage que représente l'entrée au lycée. Les possibles qui s'ouvrent devant soi, à travers le viseur d'un appareil photo ou d'un ailleurs comme un appel d'air, une liberté à laquelle on aspire. Les tiraillements et les écartèlements : se conformer ou s'affirmer, trouver sa place tandis que d'autres désirs affleurent : passion secrète ou inavouable. Elle et lui, confrontés à leurs espoirs, leurs peurs et leurs choix.


Alors se dire, le temps d'une année scolaire ou presque, apprendre à dire « je », faire face aux événements de la vie, tenter de se construire dans le trouble du désir naissant et l'ambivalence des sentiments.
Et ce voyage scolaire qui va les rapprocher, les confrontant un peu plus à eux-mêmes. La découverte de l'autre et de l'amour, peut-être ? Mais la vie en décide autrement, les ramenant à une insupportable solitude.
C'est dans une dernière nuit, comme en écho à leur escapade dans les rues de Berlin, la veille de leur départ, qu'on va les retrouver trois mois plus tard, sur la ligne de faille, face à l'irréversible.


Après l'intimité du journal, le choix du monologue pour dire la souffrance, la colère et l'incompréhension quand l'autre n'est plus là, et qu'on se retrouve face à soi-même.


C'est la dernière nuit, dans la maison de son enfance qu'il va quitter pour toujours pour suivre ses parents, loin dans une autre ville, se retrouver coincé dans le carcan du trio familial, après avoir goûté à l'aventure de vivre. Alors, il va refaire le chemin. Face à l'inachevé de son histoire avec Lou, aux questions non résolues, aux pourquoi, se repasser le « film » dans le désordre aléatoire des souvenirs du voyage à Berlin, comme on regarde des photos non triées. Et le fil qui se perd, se casse comme il l'a perdue...


Depuis leur retour, elle s'est murée dans le silence et la culpabilité. L'amie de coeur s'en est allée, a faussé compagnie, rattrapée peut-être par ses noirs desseins. Il aurait pu devenir celui qui l'aiderait à traverser l'épreuve mais son désir de lui est si fragile encore et traversé par tant de questions. Sait-on vraiment qui on aime et surtout qui on est ? Alors s'enfuir ?...


L'écriture en puzzle, éclatée comme l'adolescence, voyagera de l'un à l'autre, en confrontant des extraits des journaux intimes comme autant de flash-back et le présent de la parole.

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