Point de départ : le projet « Enfance(s) »… L’écriture originale du spectacle « le monde e(s)t moi » autour de l’enjeu de l’adolescence ou comment sortir de l’enfance? Ou comment s’en sortir de la vie ?
Un projet aux frontières, aux lisières, « border line » où le danger, danger de vie et danger de mort, est suspendu au-dessus de nos têtes comme une épée de Damoclès.

Comment la quitter cette « putain » d’enfance et oser y entrer dans le monde dit des adultes, sans s’y perdre totalement ? Comment grandir et se construire son identité envers et contre tout, contre tous ?

Comme un funambule sur un fil qui suit inexorablement un chemin, en risquant à tout instant de se fracasser sur le sol, l’adolescence tente de tracer son propre chemin en oscillant entre :

- Force absolue et fragilité extrême
- Amour entier et amour futile
- Espoir passager et désespoir chronique
- Haine dévastatrice et adoration démesurée
- Engagement total et désinvestissement partiel
- Pudeur maladive et désinvolture impudique
- Légèreté de la vie et fascination de la mort
- Exaltation de l’instant et douleur du quotidien
- Hurlements fracassants et silence insoutenable
- Batailles répétées semées de rares victoires et de défaites mal digérées
- …

Dans la jubilation de ce tiraillement, l’adolescence, c’est une claque à chaque instant, un passage obligé qui fait trace à jamais. L’enjeu théâtral sera de mettre en exergue cette répulsion/attirance entre forces et faiblesses, de mettre à vif cette cicatrice mal fermée, de laisser respirer cette sensibilité à fleur de peau qui ne demande qu’à exploser, juste pour sublimer ce passage éphémère et crucial de notre vie passée, présente ou à venir.
Tout est à la fois possible et impossible, un « bien-mal être » capable de nous attirer à jamais vers le néant ou de nous propulser toujours plus loin dans la vie.