Pour la seconde pièce, Arrêt sur zone tous feux éteints de Jean-Michel Baudoin nous avons choisi de travailler en étroite relation avec la vidéo. Par cet outil, nous avons cherché à mettre en accusation l’officiel en représentant l’officieux ou le fantasme. Ainsi, en jouant avec les codes médiatiques, nous dévoilons l’ambiguïté entre ce que l’on voit et la réalité.

D’un travail préparatoire autour de l’objet de la webcam (monologue filmé) est née l’envie de dévoiler les personnages dans des espaces intimes, leur lieu de vie. Ainsi, plusieurs monologues ont été filmés à la manière d’une webcam et seront projetés, fragmentant l’espace et ouvrant vers un ailleurs.

Nous explorons également la lisière entre le travail de comédien et la vie du personnage, nous voyons par exemple la prostituée Paulya se préparer du fond du camion pour aller travailler en maintenant l’ambiguïté de cette situation qui fait apparaitre la comédienne qui se maquille et s’ajuste avant d’entrer en scène.

Une autre façon d’utiliser la vidéo a été d’utiliser l’image comme outil médiatique. Nous avons tourné une vrai-fausse émission de télévision qui sert de support pour la confrontation entre le conseiller ministériel et la journaliste. Nous nous sommes inspirés de l’émission droit de réponse de Polac en cherchant à retrouver la folie et la liberté qui y régnaient et qui sont aujourd’hui révolues.

Enfin, nous avons tourné des vidéos de surveillance à l’intérieur d’un bar, celui-ci étant habité par tous les personnages de la pièce. Nous voulons ainsi projeter ces images sur un « écran de sécurité » qui est visionné par le vigile. Dans ce décor montrant un univers désolé, ces vidéos permettent de projeter de manière fantasmagorique la vie qui aurait pu exister dans cette station service.