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Accueil de « Kiss & Cry »

: Le Spectacle

Kiss & Cry est un spectacle inédit, le résultat de collaborations exceptionnelles tant du point de vue de la production que de la rencontre artistique de personnes et de disciplines : il met en confrontation cinéma, danse, texte, théâtre et bricolages de génie.

Ainsi, Kiss & Cry invite le spectateur à assister à la fois à un spectacle chorégraphique tout à fait particulier, à une véritable séance de cinéma ainsi qu’au making of du film et ce, au même instant. Les codes se croisent : une véritable écriture cinématographique, la présence scénique propre au théâtre, le registre sensitif d e l a d anse... La présence sensuelle des mains qui se rencontrent, se caressent et se touchent dans une nudité troublante interpelle ; le décor atypique dans lequel elles évoluent, fait de maisons de poupées et personnages miniatures, témoigne d’un travail d’une précision absolue.


Un nouveau langage, une nouvelle manière de raconter aux frontières des genres, qui ouvre l’imaginaire.


Kiss & Cry est un spectacle ambitieux porté par un collectif qui bouscule les frontières de toutes les disciplines artistiques pour créer devant vos yeux un spectacle chaque jour différent, chaque jour unique.




Le postulat de départ de Kiss & Cry est simple. D’une simplicité qui forge les fables universelles. « Où vont les gens quand ils disparaissent de notre vie, de notre mémoire ? » C’est l’interrogation qui hante une femme alors qu’elle attend, seule, sur un quai de gare.
Elle songe à tous ses disparus : à ceux qui se sont évanouis dans les brumes de l’existence. Ceux qu’elle a croisés un jour et auxquels elle ne pense plus. Ceux dont elle a rêvé.
Ceux qui ont été éradiqués, abruptement arrachés à la vie par un soubresaut du destin. Ou encore, ceux qui ont cheminé un temps avec elle et dont elle s’est défait par lassitude ou par désamour. « Où sont ils ? Perdus au fond d’un trou de mémoire » conclut la voix off.
S’ouvre alors littéralement le tiroir des souvenirs, …




La première fois qu’elle était
tombée amoureuse
ça avait duré treize secondes.
Elle avait treize ans
dans le train en retard de dix huit heure quinze
voiture numéro quatre
de seconde classe
chargé de quatre vingt-six passager
dont un garçon de quatorze ans
cinquième primaire
qui partirait le quinze pour toujours.
Ils étaient debout.
Ils étaient serrés.
Le train avait du freiner.
Elle s’était accrochée.
Il s’était accroché.
Les mains s’étaient touchées.
Pour elle, c’était la dernière fois
qu’il avait fait jour
Elle ne l’avait jamais revu.
C’était devenu la nuit pour toujours
même quand il était midi.


Impossible de se souvenir de son visage. Elle a beau fouiller les entrailles de sa mémoire, rien n’y fait. Pas plus de visage que de corps du reste. De ses mains, oui, elle s’en souvient. De leur grain de peau, de leur douceur, de leur tiédeur. Désormais elle n’aura d’yeux que pour les mains de ses amants :


Certaines étaient comme des fruits,
d’autres comme des oiseaux mort
d’autres comme des plantes grimpantes.
Ça la rendait triste
tout ce qu’elle aurait voulu c’était des mains
qui n’évoquaient rien d’autre que des mains
les mêmes que dans la boîte fermée
du fond de sa mémoire.


De même que tous les souvenirs tiennent dans une boîte, dans Kiss & Cry, conte miniature, c’est l’humanité dans son entier qui tient dans un mouchoir de poche, se trouve à portée de main pourrait-on dire. Car en écho à la scène inaugurale, ce sont des mains qui sont les protagonistes principaux de cette histoire, lui conférant étrangeté, tendresse et drôlerie.

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