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Jeanne

+ d'infos sur l'adaptation de Bertrand Sinapi ,
mise en scène Bertrand Sinapi

: Note d’intention de mise en scène

Adapter Jeanne la pudeur, c’est-à-dire en extirper l’histoire pour la représenter sur scène, n’est pas notre volonté. C’est l’écriture elle-même qui nous a intéressé. Nous souhaitions traduire ce roman en une forme théâtrale, donner une vision du livre lui-même, rendre sensibles les traces que laisse sa lecture en restituant le trouble généré par la narration. Ce que nous voulions montrer, c’est le livre dans son ensemble: l’histoire, la structure, le rythme, l’atmosphère…


Ainsi, le texte donné à entendre sur scène est un montage d’extraits sans réécriture : si des dialogues existants ont été restitués où les personnages s’expriment à la 1ère personne, certains passages narratifs non dialogués amènent les personnages à parler d’eux à la 3ème personne.


Les seules modifications apportées au texte sont des coupes : en respectant la lettre du texte et sa structure narrative nous entendons capturer le spectateur dans l’épaisseur de la langue écrite par Genka et la gravité de son récit. Ces deux éléments constituent l’ambiance poisseuse et désagréable dans laquelle une poésie des mots, des êtres, de la Nature, poésie qui apparaît tout à la fois factice et touchante par sa candeur, elle-même toujours au bord du sordide, tente de manière forcenée de se développer. La structure narrative elle-même manifeste cette volonté en brisant en permanence la continuité de l’intrigue par une imbrication de rêveries, bribes de souvenirs, récits et dialogues.


En suivant cette structure telle qu’elle apparaît dans le roman (débutant par l’arrivée de Jean au village où Jeanne vit en recluse et conservant les flashbacks) nous adaptons de plus ce qui constitue la base dramatique de l’oeuvre : la lente et violente prise de conscience vers laquelle chaque personnage avance.


En outre, l’auteur décrit une multitude de sensations, d’états des personnages, le déroulement du temps, l’ambiance, les lieux, les odeurs, la luminosité et ses variations, éléments qui, tous, interviennent dans l’histoire en acteurs. Mettre en scène cet univers, c’est trouver des solutions scéniques à ce foisonnement, à la somme de toutes ces impressions. Chaque domaine de la machinerie théâtrale s’inspire des descriptions du roman : lumières, scénographie, musique, jeu.


Il n’est pas question de chercher LE sens du texte mais d’en produire sur scène les possibilités de sens et ce qu’elles évoquent.

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