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Granma. Les trombones de La Havane

Stefan Kaegi ( Mise en scène )


: Quatre jeunes cubains... avec les histoires de leurs grands-parents.

Daniel


Daniel, 36 ans, est mathématicien, traducteur et réalisateur de cinéma : son grand-père, Faustino Pérez, n’était pas communiste à l’origine, mais un des plus proches camarades de Fidel Castro pendant la révolution. Il organisa le transport sur le navire Granma qui amena les révolutionnaires du Mexique à Cuba en 1956. Après le triomphe de la révolution, Faustino fut le premier  « Ministre de la répartition des richesses injustement distribuées », expropriant les riches, abandonnés par le dictateur Batista. Son petit-fils Daniel a encore le catalogue d’une enchère des biens expropriés. Après deux ans au ministère, il se retira, dégouté par la corruption et les inégalités. Il fut envoyé comme ambassadeur en Bulgarie tandis que sa femme reçut une immense maison, avant de quitter l’île pour Miami, d’où elle communique souvent avec Daniel. Faustino Pérez est revenu au pays en tant que ministre de la distribution de l’eau mais a été peu à peu déçu par le système qu’il avait contribué à créer. Daniel a grandi dans la maison avec son grand-père et a appris à regarder le gouvernement avec des yeux critiques. Actuellement, il gagne de l’argent en traduisant un site internet de maths pour un programme d’éducation canadien. D’une certaine manière, en accord avec les premiers travaux d’alphabétisation mais avec un compte bancaire international


Milagro


Milagro, 25 ans, est une jeune diplômée en histoire qui souhaite observer de plus près le passé de son pays. Ses ancêtres ont été libérés de l’esclavage en Jamaïque et sont venus à Guantanamo en 1913, où sa grand-mère a travaillé dans une usine de tissus pour les soldats américains. La grand-mère était une membre active du Parti Communiste, et agent local d’espionnage. « Quand elle est morte, l’idée que je vivais dans le meilleur de tous les pays est morte pour moi » dit Milagro. Elle a soudain compris que la réalité de Cuba était beaucoup plus complexe que lors des marches de la fête du travail avec sa grand-mère. Elle a commencé à remarquer le racisme et le sexisme autour d’elle. Milagro voulait quitter le pays mais a compris qu’elle ne pourrait jamais se payer des études aux États-Unis. Elle est donc restée et souhaite devenir professeure dans son université, même si un professeur gagne moins de 50 € par mois. Elle vit dans des conditions très modestes à Havana Vieja qui souffre à présent de la gentrification. Depuis l’an dernier, les galeries de sa rue vendent des œuvres d’art pour 1000 $ à côté d’un magasin où les gens font la queue pour acheter des œufs avec des tickets de rationnement à 0,05 $ pour 500 g. Milagro observe la violence et l’injustice dans les autres pays d’Amérique latine et prend la défense des réussites de la révolution cubaine.


Diana


Diana, 30 ans, est musicienne professionnelle et tourne à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Mais elle revient toujours pour partager la maison de sa grand-mère. Son grand-père était un chanteur cubain célèbre dont elle a suivi l’exemple. Pour Granma. Les trombones de La Havane, elle va enseigner le trombone à Daniel, Milagro et Christian pendant un an. L’objectif est de ponctuer le spectacle d’intermèdes musicaux . Le quartet de trombone amateur jouera dans l’effort physique inhérent à cet instrument qui est lié à l’histoire militaire et patriotique de Cuba. En partant de marches et d’hymnes, la jeune génération trouvera graduellement son propre rythme et produira une nouvelle composition sur scène. Et pendant qu’ils répètent chaque semaine sur leur trombone, ils se préparent à un processus documentaire de recherche, d’histoire et de répétitions qui a commencé en novembre 2018.


Christian


Christian, 25 ans est sur le point de passer son diplôme en sciences informatiques et veut devenir programmeur. Contrairement à son grand-père Rufino , 79 ans, qui descendait d’une famille ouvrière communiste et a servi comme soldat dans l’armée pendant 27 ans. Rufino s’est battu contre les contre-révolutionnaires pendant l’invasion de la Baie des Cochons et plus tard s’est engagé en Angola pour soutenir les soulèvements anticoloniaux en Afrique occidentale, et pour libérer la Namibie. Il s’est battu aux côtés du Général Ochoa qui a été plus tard exécuté pour trafic de drogues avec Pablo Escobar, afin de générer des revenus pour la révolution cubaine.Christian a toujours voulu être comme son grand-père et a postulé pour être pilote de combat dans l’armée. Mais il a échoué au test psychologique. Les officiers lui ont dit : tu n’es pas capable d’obéir aux ordres. Aujourd’hui, il voit son grand-père comme quelqu’un ayant consacré toute sa vie à la révolution mais dont le sacrifice n’a jamais été reconnu. Rufino, dont la pension est très faible, continue de travailler comme agent de sécurité pour les hôtels pour touristes de Varadero pour survivre.

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