theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « Tokyo Bar »

: Au dernier étage d'un hôtel vertical

La pièce se passe dans un espace unique : un bar de grand hôtel dans les années 1965. La scénographie choisit de représenter un bar de style international flottant entre ciel et terre, avec vue panoramique sur la ville. La vue offerte au spectateur sera celle d’un ciel de plein midi, éblouissant de lumière. La ville est évoquée mais ne sera pas présente visuellement, le sonore se chargeant parfois de la traduire, si nécessaire… Le voyage à Tokyo n’est que le prétexte à des retrouvailles impossibles et Tokyo restera finalement inaccessible à ce couple américain… L’espace est dépeuplé, en attente, vide mais attirant. Il fait écho à la vacuité qui s’empare de Miriam errant à la recherche d’un homme qui lui renverrait une image séduisante d’elle- même.


Tout en s’appuyant sur des éléments concrets comme un bar, des tables basses ou un dancefloor, la scénographie rendra compte d’un espace plus métaphysique que réaliste. Sous l’influence d’architectes comme Shigeru Ban et Mies Van der Rohe, ce bar sera composé de plans horizontaux et verticaux, de lignes pures, rappelant aussi l’architecture traditionnelle japonaise, composée de trames et constamment ouverte sur l’extérieur, et sur la nature. Ici, au dernier étage de cet hôtel vertical, la piste d’un dance-floor a d’une certaine façon remplacé le jardin. Au fond du plateau, la piste de danse, recouverte d’un sol de miroirs, renverra le ciel vide et éblouissant, augmentera la dérive des corps et permettra à la lumière de troublants jeux de réflexions.


La scénographie proposera un espace-paysage avec des lieux qui dialoguent ensemble mais ne se ressemblent pas : ici, tout se disloque et part à la dérive, à l’image du bar trop long, de l’inquiétant couloir d’entrée, unique accès du plateau, reliant le bar avec le restaurant, ou du dance-floor au sol de miroirs qui creuse le plateau plutôt qu’il ne s’impose comme volume.


La scénographie fait le pari du collage et de la co-existence des contraires pour créer un lieu non unifié, riche de possibles pour les interprètes et la mise en scène.

Annabel Vergne

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.