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Tango y Tango

Santiago Amigorena ( Livret ) , Philippe Cohen Solal ( Musique ) , Marcial Di Fonzo Bo ( Mise en scène ) , Matias Tripodi ( Chorégraphie )


: Entretien avec Marcial Di Fonzo Bo

Propos recueillis par Pierre Notte

Tango y Tango. Qu’est-ce que cela dit ?


La force du tango je crois. Sa place dans l’esprit d’un pays, dans les veines de ceux qui le font, dans ma tête, dans les souvenirs d’une ville. La force d’une légende.


Qui sont-ils, Jeanne et Jean ?


Jeanne est la voix du présent. C’est avec elle qu’on traverse la fable, c’est elle qui soulève toutes les questions : Où en sommes-nous avec cet héritage ? Quelle place pour chacun ? Jeanne cherche à connaitre ses racines, celles de son père parti d’Argentine fuyant la dictature. Elle a grandi en France, et ne parle plus cette langue qui l’appelle aujourd’hui de très près. Et Juan est la voix du passé, mélange de mémoire et d’oubli.


Et la danse ?


Le tango est une histoire entre hommes au départ et illustre, il me semble, une plainte bien masculine. Bien sûr, les grandes voix du tango sont aujourd’hui aussi celles des femmes, mais ce qui est amusant c’est qu’au centre même du cliché masculin qu’il représente, jamais un art n’a aussi bien décrit l’impuissance nostalgique, la fragilité extrême des hommes.


Où sommes-nous ? à Buenos Aires ou dans un lieu abstrait ?


Nous sommes dans un espace imaginaire mais qui est à la fois tout à fait concret. Une vieille « milonga » dans un quartier éloigné de la ville de Buenos Aires : à première vue l’image est nette et forte, les lumières découpent les corps de danseurs. Puis la musique nous entraine à l’intérieur du rêve de Juan, un espace sonore traversé par l’histoire violente de l’Argentine, ses légendes urbaines. Des personnages du passé surgissent, la voix de la femme aux cheveux noirs se mêle aux plaintes du bandonéon, elle évoque les souvenirs douloureux d’une rupture amoureuse. La voix de Cristina Villalonga (très présente dans la musique de Gotan Project) intervient ici comme une narration désincarnée.


Que s’y passe-t-il ?


On danse. On ne cesse de danser. Jusqu’à l’épuisement des corps. Le tango parle-t-il d’autres choses que de sexe, d’élans charnels, sensuels ? Non. Et oui. Et non.

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