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Suer sur des draps propres

+ d'infos sur le texte de Tarik Noui
mise en scène Sébastien Foutoyet

: La Pièce

Les thèmes abordés


« Suer sur des draps propres» est une tragédie, dans le sens grec du terme. Des personnages tentent d’échapper à leur destin... et échouent. Cette dimension épique, mythologique de « Suer » est renforcée dans le texte par un vouvoiement constant de tous les personnages et par la place donnée au fils aîné, garant de l’honneur familial.


On y parle aussi et surtout de désir. Le désir, lorsque celui-ci se fracasse contre la réalité et lorsqu’il est épuisé, déçu, qu’il n’a d’autre choix que de s’en remettre à l’aveuglement. Au mensonge. Seul personnage à ne rien désirer de plus que ce qu’elle a, Lana représente la voie de sortie possible à toutes ces frustrations. Une sorte de piéta qui laverait dans ses bras la tristesse des hommes. Mais le miracle qu’elle représente ne pourra avoir lieu…


« Suer sur des draps propres » est enfin le récit d’un retour au pays, d’un retour dans la honte d’avoir échoué « au pays là-bas », ce lieu que chaque émigré vient chercher. En termes géographiques, la pièce nous perd intentionnellement. Le « pays là-bas » pourrait symboliser l’eldorado d’un monde occidental décevant, une impression renforcée par les relations frère/soeur qui rappellent celles des familles de culture musulmane. Pourtant, le dancing, la pluie et les gens du coin semblent évoquer les fin fonds d’une campagne française… Pour aborder l’exil et le désir déçu d’un ailleurs, Tarik Noui a parsemé la pièce d’indices géographiques contradictoires qui soulignent l’universalité de ces thèmes. Ce procédé est renforcé par le parti pris musical de la mise en scène, avec le blues et la soul qui conduiront plutôt le spectateur dans les champs de cotons nord-américains.


Les personnages


Il y a “Patron” le tenancier du Dancing où viennent s’échouer ceux dont la chair cherche la chair, ceux qui sont revenus « du pays là-bas ». Meurtris. Patron sait cela, il profite lucidement de la situation et organise dans son dancing les désirs des hommes.


Jocelyne, la femme du Patron, croit que Patron aime ce qu'il vend. Par amour elle se transforme alors en objet vulgaire, en ce que Patron désire, ce qu’elle pense qu’il désire…


Et puis il y a Lana, qui fait des choses derrière le dancing… Des hommes aux mains sales viennent la voir. Font la queue. Elle est dans la boue et ils repartent en pleurant.


L’histoire commence lorsqu’Eddy, le frère de Lana, rentre au pays. Lui est allé là-bas. Comme ses parents y étaient allés avant lui. Lui le Fils, en qui tous les espoirs de la famille furent placés. Eddy revient. La maison familiale lui est fermée. Ses parents ne lui parlent plus. Pour se sauver Eddy croit qu’il doit sauver sa soeur, sauver ses parents et le nom de sa famille. Il ne supporte pas d’être rentré et s’enferme dans son orgueil. La confrontation entre eux est inévitable.


“C’est le pays Ici. Et le pays là-bas. Et entre les deux, le désir et l’orgueil de ceux qui se sont fait consumés par leur rêve.” C’est ce que pourrait dire Christian un drôle de personnage, le témoin de tout qui cherche sa place dans une histoire qui ne veut pas de lui.

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