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Stabat Mater Furiosa

mise en scène Yves Lenoir

: A propos de la musique avec le texte

Le texte de Stabat Mater Furiosa est comme une partition de musique. Il est dense, précis et rythmé. Telle une symphonie, ce texte peut être découpé en mouvements.
Pour se lire, le texte du Stabat Mater Furiosa s’écoute et se regarde. Le texte se présente comme un long chapelet, sans saut de ligne, sans alinéa, sans ponctuation, hormis quelques points d’interrogation et d’exclamation, plus proches d’ailleurs de l’intonation que du rythme. Le texte court ainsi d’un bout à l’autre de la page. De son début à sa fin. Comme une seule et même empreinte, dense, profonde et précise.
Chacun de ces mouvements peut également être découpé en sections plus détaillées et ainsi de suite jusqu’à ce que l’on parvienne aux notes même : le mot choisi et l’accouplement des mots finissent ainsi par former des strophes et du rythme.
Il faut réussir à le voir d’un seul souffle. Pour entendre le rythme organique de cette femme blessée, meurtrie, violée. Le rythme émotionnel de cette femme révoltée, en colère. Pour en saisir le geste politique : le combat dont cette femme est porte-parole.
Nous l’avons déjà présenté a capella : le souffle coupé, le poème apparaît dans son dépouillement mais la profondeur et la puissance de ce texte méritent mieux encore : le relief. Celui d’une couche sonore et musicale.
Mettre en scène un texte comme celui-là signifie qu’on le donne autant à voir qu’à l’entendre. Et pour le faire voir, il faut le rythme. Parce que la transe, le beat, l’ostinato sont avant tout plastiques. Un beat quasi constant donne l’idée d’une marche en avant irrépressible jusqu’à l’insurrection. Le texte avance jusqu'à sa fin, il conduit, soulève, et exhorte. Par moment le beat débouche sur des moments hypnotiques qui donnent l’idée d’une transe. Le recueillement prendre des allures d’une messe comme d’une rave party quand les mots s’avalanchent.
Ce qui nous semble important, c’est que cette musique se lie intrinsèquement et intimement au cœur de la parole.
Trois grands mouvements structurent l’ensemble. Le choral s’organise avant de se réaliser dans un moment édifiant et harmonique. Un nocturne évoque par moment la désolation, un champ de ruines, l’atome. C’est une espèce de Requiem où la parole des morts se fait entendre comme un murmure. La fin du nocturne est lumineuse, pure, cristalline. Elle laisse le goût et l’idée d’un passage. Une sonate, enfin, module et explore de multiples variations : couleurs fraîches de la jeune fille, notes plus acides pour l’adolescente, plus sensuelles pour la femme amante, textures dissonantes, thèmes sans résolution pour la femme en colère.

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