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Accueil de « Sortir du corps »

: Genèse du projet et processus de création

« C’est toujours dans le plus empêché que ça pousse… c’est pas d’la composition de personnage, c’est d’la décomposition d’la personne, d’la décomposition d’l’homme qui se fait sur la planche… si on se retrouve un jour dans le théâtre c’est parce qu’il y a quelque chose qu’on a pas supporté… »
Valère Novarina, Lettre aux acteurs, in Le Théâtre des paroles, Editions P.O.L, 1989


Cédric Orain découvre les comédiens de la Compagnie de l’Oiseau-Mouche dans Le Roi Lear, mis en scène par Sylvie Reteuna en 2006. Il intègre rapidement le cercle des artistes proches de la compagnie. Depuis février 2008, il a effectué plusieurs mois de résidence au Théâtre de l’Oiseau-Mouche / Le Garage pour répéter et jouer ses spectacles, ou travailler avec les comédiens. Un atelier de recherche autour de l’écriture de Valère Novarina s’est ainsi mis en place.


« J’ai tout de suite eu envie de faire passer cette langue par leurs corps, des bribes de textes me sont revenues tout à coup. Alors, j’ai commencé à leur parler de la langue de Valère Novarina, de son travail, et de ce que j’en connais, du premier spectacle qui m’a fait découvrir son écriture, L’Opérette imaginaire, de ma seule véritable apnée au théâtre avec Daniel Znyk dans « l’infini romancier », je leur ai fait écouter un enregistrement du Discours aux animaux par André Marcon, pour les amener petit à petit à s’approcher de sa langue, et pour qu’ils en soient un peu moins effrayés.


Entre mai 2008 et décembre 2009, j’ai fait travailler chacun d’entre eux, par petits groupes, sur quelques lignes de ses textes, une page tout au plus. Il a fallu chaque fois beaucoup de temps pour le travail de mémorisation, et pour qu’ils se décomplexent devant la difficulté de la langue, qu’ils croyaient réservée à une élite cultivée, et qu’ils puissent laisser libre cours à leur imaginaire. Les familiariser avec l’écriture de Valère Novarina a été l’essentiel de mon travail car pour ce qui est de l’interprétation, je n’ai pas eu tellement à m’en mêler tant j’ai eu parfois l’impression que c’était écrit pour eux. Pour reprendre ce que Valère Novarina écrit dans L’Envers de l’esprit, je n’ai eu qu’à « placer les piquets ». J’ai eu chaque fois envie d’aller plus loin, car chaque fois ils m’ont fait entendre que le théâtre était le lieu de leur survie et que leur parole, quand elle arrivait à sortir, portait toujours ce combat. »
Cédric Orain


Cette alchimie singulière, évidente entre Cédric Orain, les comédiens de l’Oiseau-Mouche et la langue de Valère Novarina, provoque chez le metteur en scène le désir de poursuivre l’aventure par un projet de création.


Sortir du corps naîtra ainsi en octobre 2011. Le spectacle sera le fruit d’un travail continu et approfondi. En effet, en amont des deux mois de répétitions prévus, Cédric Orain a conduit des ateliers réguliers pour accompagner les comédiens tout au long de l’année, dans leur approche et leur appropriation du texte.

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