: Entretien avec Fred Cacheux
Qui es-tu ?
Je suis issu d’un milieu très éloigné du théâtre. J’ai commencé en entrant au conservatoire. Et si je suis devenu acteur et metteur en scène, j’ai besoin de ne pas oublier d’où je viens.
Comment tu définis le paysage du théâtre ?
Le paysage théâtral est en recherche et en
perpétuelle création. Je suis ébahi par tant de
création. Partout dans le monde, quels que soient
les régimes ou les infrastructures, la création, le
spectacle se renouvelle, parle à ses contemporains
et à son temps.
En France, même si je déplore les clivages et les
confusions, je vois les pratiques entrer en reflet du
monde, et suivre les évolutions des modes de vie et
de pensées. Le théâtre est à l’image du monde. En
France, par exemple, on voit se réduire un peu
dangereusement la liberté de l’esprit, je veux dire
l’espace de liberté pour l’esprit. Le théâtre est donc
aujourd’hui peut-être moins drôle, moins léger, car
plus lucide, plus conscient de lui. Comme le monde.
Comme nos contemporains. On a perdu la
candeur : c’est à la fois triste, et à la fois
intéressant.
Comment as-tu rencontré l’auteur ?
J’ai rencontré Klara Vidic, il y a presque dix ans. Le
dialogue s’est situé sur le plan de l’amitié et de l’art.
Klara Vidic est très mobilisée par la place de l’artiste
dans le monde, très responsable en ce sens. J’ai eu
la joie de participer à la première lecture de Port du casque obligatoire. C’était un moment
très émouvant, je m’en souviendrai toujours.
Port du casque obligatoire m’a séduit, car il a son
identité propre, tout en s’inscrivant dans la
mouvance la plus intéressante en France : celle qui
situe son action dans des réalités modernes, celle
qui veut faire entrer la réalité, voire même la
surréalité dans l’espace-théâtre. Et là, on touche à
l’essentiel, et au métaphysique.
Lorsqu’elle m’a proposé de m’emparer de son texte,
ma réponse a été immédiate !
Quel type de spectacle imagines-tu ?
Ce qui est formidable avec ce type d’écriture, c’est qu’on se réjouit d’imaginer, de préparer le spectacle, on s’en fait une fête. Dans Port du casque obligatoire, on est face à l’Homme. Le travail avec les acteurs promet déjà un beau rendez-vous, humainement parlant. C’est le rapport entre le concret et l’abstrait qu’il contient, le laid et le beau, et comment dans ce monde-là, organisé, policé, protocolisé, on en vient, à force de glisser les uns sur les autres, à force de ne pas se voir, à s’habituer à l’inhumanité. Le spectacle interrogera cela, par le vecteur du constat, du faire, et de l'envie.
Dans le monde d’aujourd’hui, à qui s’adresse Port du casque obligatoire, et pour raconter quoi ?
Les droits et les devoirs de chacun. Rien n’est acquis ad vitam. Il ne faut jamais oublier. Et au théâtre, avec le rire, entre autres, on peut contribuer à faire grandir le sens de la responsabilité.
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