: Note d'intention
Cela s’est passé récemment, chez nous…
« Port du casque obligatoire » est inspiré d’une authentique histoire !
Klara Vidic part de la réalité, pour mieux rejoindre le mythe.
En situant l’action de « Port du casque obligatoire » sur le chantier de construction d’un
grand hôtel, Klara Vidic nous donne à jouer la re-composition d’une petite société, fermée,
déshumanisée. Ici, pas ou peu de solidarité, ni de sens collectif. Le chantier pousse
l’Homme jusqu’à son point de rupture. Le chantier met à l’épreuve sa capacité de
résistance. Chaque personnage est pris dans le vertige, tour à tour monstre ou héros.
Jusqu’où peut-on espérer ? Dans « Port du casque obligatoire », on met l’Homme à nu,
sans masque ni faux-semblant.
Reste la lutte. Le cri. La foi. L’apnée. La triche. Le pari scandaleux de la compromission. La
peur. La Machine.
Klara Vidic, dans son écriture, rend au théâtre son rôle primordial : être un miroir du
monde, c’est-à-dire reproduire sur la scène l’écho du réel.
Michel Vinaver dit de cette pièce : « Ce n’est plus de la tragédie, c’est du
catastrophisme ».
De son style, on peut dire qu'il est « en creux », selon l'expression employée au sujet des
auteurs qui savent rendre le non-dit éloquent. Klara Vidic crée un écart avec le réel.
Alain Françon a été frappé par le "bavardage des silences", le musellement du lieu de
l'action, etc… Dans une lettre écrite après lecture de la pièce, il revenait sur la
construction : «… je trouve cette structure de pièce très réussie, avec la distance
nécessaire, l’écart nécessaire qui permet la représentation.»
On trouve dans la pièce des motifs, comme on en voit par exemple dans Tchékhov. Ces
motifs reviennent, passent d’un personnage à l’autre, s’emmêlent. Le langage technique,
le langage de l’urgence au travail, le double en chacun (personnage privé/personnage
public), la décompensation, l’argent, etc… sont autant de transversales possibles. Ce sont
des thèmes exprimés par presque tous les personnages, et ces motifs sont la polyphonie
de la pièce.
La théâtralité du texte de Klara Vidic est évidente.
Julie Brochen y a aussitôt été sensible : « Sa construction est passionnante et sa
théâtralité très forte, du fait que le texte ne déploie pas tout de suite son secret.
Kafkaïenne, avec des murs qui prennent les personnages en otage, la pièce échappe au
cliché. Elle appelle le plateau ! »
En tant qu'homme, et en tant qu'artiste, je suis touché et j'entrevois l'importance à
raconter cette histoire aujourd'hui.
Ainsi, j'entends construire un moment fort et riche. Avec les acteurs, et l'équipe de
création, nous avons à édifier. Nous avons les mots, qui sont nos matériaux.
Car les mots sont des matériaux avant d’être des producteurs de sens.
Ils sont pour les artistes ce que le ciment est pour les personnages de la pièce : une
matière collante, « pégueuse », dangereuse, omniprésente et qui s’infiltre jusqu’à la
moelle.
Nous avons la comédie, le rire (les rires), le burlesque : ce sont nos outils.
La représentation est porteuse d'une multitude de sens.
Je souhaite traiter du théâtre, et de la théâtralité. Ma cohérence réside en cet endroit-là.
Où est le sens du geste théâtral ? Dans le théâtre lui-même. Dont acte.
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