Qui es-tu ?

Une européenne, surprise d’être là, mais persuadée que je peux prendre ce chemin-là ; et parler, à ma manière.

Comment tu définis le paysage du théâtre ?

Inquiétant et jouissif. En état critique et en appel d’urgence : « Pays, ce n’est même pas la peine d’essayer de vivre sans la culture ! »

Où t’imagines-tu dedans ?

Je rêve d’être celle qui provoque la liberté, l’audace. J’ai envie de pousser les murs, aller voir derrière, mettre en lumière le devant ; le destin de chacun d’entre nous, les oubliés.

Quel est le point départ de Port du casque obligatoire ?

Une expérience réelle dans un chantier de bâtiment parisien. Le choc entre l’homme et la tâche à accomplir – une vraie collision. Une prise de conscience de l’univers inhumain dans les entreprises françaises aujourd’hui.

Comment le texte a-t-il évolué ?

Il y a eu six versions. Puis une première lecture avec des comédiens, une surprise émouvante. A suivi un mois de réécriture pour aboutir au mot FIN. Ensuite s’est imposé un travail spécifique avec Fred Cacheux, le metteur en scène, pour le sur-mesure de la scène. L’apogée !

Comment as-tu rencontré ton metteur en scène ? Pourquoi lui ?

Fred Cacheux est une connaissance de longue date. J’ai suivi son travail de comédien, puis sa puissance de metteur en scène.
Mojo était un vrai enchantement !
Pourquoi lui ? Parce que je me sens en accord avec ses desseins artistiques, avec ses visions du travail en troupe, avec son immense respect pour toutes les phases de l’oeuvre artistique. Il introduit la cohésion pour que le tout donne une unité limpide.

Dans le monde d’aujourd’hui, à qui s’adresse Port du casque obligatoire, et pour raconter quoi ?

Le monde d’aujourd’hui a plus que jamais besoin de l’humanité, d’un miroir où réfléchir.
Le théâtre d’aujourd’hui doit parler de l’homme d’aujourd’hui. Il doit parler vrai à chacun et rompre la frontière entre ceux qui comprennent et ceux qui ne comprennent pas.
Ce texte veut raconter une histoire, il cherche l’universel et le transposable. Tout le monde peut s’y retrouver.
Il s’adresse aux sens simples de l’homme.
Le filtre de l’humour est comme une loupe, pour ne pas avoir peur de voir.