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Points de non-retour [Thiaroye]

+ d'infos sur le texte de Alexandra Badea
mise en scène Alexandra Badea

: Le Massacre de Thiaroye

Mobilisés en 1939 pour libérer la France, faits prisonniers par les Allemands durant les combats de mai-juin 1940, les soldats originaires des colonies et d’Afrique du Nord passèrent leur temps de captivité dans des frontstalags en zone occupée ; les Allemands ne voulant pas les garder sur leur sol de peur de contamination raciale. En 1941, près de 70 000 hommes sont internés dans 22 frontstalags. Ces prisonniers de guerre nouent des contacts avec la population locale. De belles histoires d’amour naîtront de cette singulière captivité. Certains rejoindront la Résistance suite à leur évasion. Après la Libération, le 5 novembre 1944, un contingent de tirailleurs « sénégalais » quitte Morlaix pour Dakar sur le navire britannique Circassia. Les combattants doivent être démobilisés à la caserne de Thiaroye. L’État français s’était engagé à leur verser une partie de leur solde de captivité en métropole et le reste une fois arrivés sur le sol africain, mais l’administration coloniale refuse bientôt de s’acquitter de sa dette. Le 1er décembre 1944, les hommes sont réunis sur l’esplanade du camp où l’armée ouvre le feu. Depuis 2014, des historiens affi rment qu’il n’y a jamais eu de rébellion armée ni de mutinerie suivies d’une répression sanglante. Au camp de Thiaroye, un crime de masse a été perpétré. Une machination a été mise en oeuvre pour camoufler la spoliation des sommes dues aussi bien que le nombre de victimes jetées dans des fosses communes. Le récit offi ciel porté par les archives consultables fait état de 35 morts, 35 blessés et 34 condamnés. Aujourd’hui les chercheurs demandent à consulter toutes les archives et les familles réclament l’exhumation des corps, l’octroi de la mention « Mort pour la France », le procès en révision et le remboursement des sommes spoliées.


Armelle Mabon, septembre 2018, historienne, auteure de Prisonniers de guerre « indigènes », La Découverte

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