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Oma

+ d'infos sur le texte de Arlette Namiand
mise en scène Jean-Michel Coulon

: Oma, qui est elle ?

La figure mythique de la femme, de la mère universelle ?
Un témoin du siècle écoulé, évoquant ses atrocités ?
Une combattante résistant à la folie meurtrière des hommes ?
Une femme, à l'aube d'une mort proche, laissant son histoire en héritage ?
Une recluse abandonnée de tous, laissée là à s'inventer des vies ?
Est-elle de celle qui pense que la guerre (celle qu'on a nommée la dernière !) gronde toujours ?
Ces filles, présentes à ses côtés, sont-elles réelles ou imaginaires ?
Sont-elles l'incarnation de tous ces enfants arrachés de son ventre ?
Qui sont les hommes d'en bas, ceux qu'elle nomme ?


...


Oma nous questionne sans relâche et nous met en perpétuel déséquilibre. Virulente et féroce, elle assène les grands épisodes de sa vie. Elle s'y perd et nous entraîne dans sa chute. Puis elle se tait et refuse, silencieuse, ce qui s'offre à elle ; cet amour qui l'appelle. Et elle repart à l'assaut de quelques ennemis, encore cachés, dans les replis de sa mémoire. Et ses filles, pantelantes, laissées là, s'attendrissent. Oma aussi, le temps d'une berceuse. Puis elle les rejette. "Allez-vous en !".
J'entends, l'espace d'un instant, "laissez-moi mourir en paix". Esquisse d'une mort proche. Tout comme ces filles, je lutte pour ne pas m'abandonner à la tendresse. J'esquisse, j'attaque, je contourne "la bête", je la saisis dans les yeux et je tente enfin de lui arracher Le Mot.
Oma se tait, m'ignore.



Oma : Oh ! Voyez comme ça rôde autour ! Comme ça se cache, comme ça m'épie... va-t-en avec ton appareil ! je ne te dirai rien. Allez-vous en !
Je n'aime pas ce silence. L'épaisseur de l'air ne me dit rien qui vaille !... toutes ces rumeurs, ces fièvres... ces gémissements ! foutez le camp avant que...
Oma (extrait)



Toutes les armes sont autorisées si elles sont maniées avec pudeur. Le secret est omniprésent, il nous pénètre insidieusement. Bientôt nous nous sentons redevenir enfant devant cette femme au-delà des âges. Nos yeux sont grands-ouverts, comme hypnotisés. Attention à ne pas s'assoupir, à ne pas se laisser aller à la tendresse, Oma, elle, veille et n'hésitera pas à braquer son fusil.
Jean-Michel Coulon

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