Concernant les deux personnages principaux, Filumena et Domenico, j’ai tenu à mettre l’accent sur la façon dont Filumena mène le jeu : elle connaît Domenico depuis 25 ans, elle connaît ses points de faiblesse et elle va les exploiter notamment sa sensibilité et son regret de n’avoir pas d’enfants. Ainsi c’est cette confrontation entre deux « monstres sacrés » qui donne à la pièce son ossature. Les personnages secondaires sont entraînés dans l’histoire et c’est leur transformation qui est intéressante : Rosalia, la bonne soumise, devient la patronne des lieux, alors que Diana, la maîtresse de Domenico, se liquéfie carrément. Les trois fils, d’abord timides et inquiets, se transforment en jeunes hommes séduisants et drôles.
J’ai tenu à laisser aux acteurs suffisamment de liberté pour que la véracité de leur personnage s’impose, loin des clichés de l’époque et du lieu de la pièce, afin de donner une dimension universelle à l’histoire qui les anime.

Patrice Marie