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Les Grands plateaux

+ d'infos sur le texte de Denis Lachaud
mise en scène Jean-Philippe Naas

: Quelques pistes

La scénographie
La scénographie opérera comme une citation du gymnase, comme si nous en avions prélevé une partie et des éléments significatifs. Nous jouerons de légers décalages, les lignes au sol ne suivront pas les tracés exacts des terrains... Le fond de scène servira aussi de surface de projection pour les images de Laurent Pernot.


L’image
Pour échapper à la critique de l’image – ou tout au moins certains de ces effets – par l’image, j’ai repensé au travail de Laurent Pernot. Des apparitions fugaces, fantomatiques, des présences fragiles, indistinctes presque, non-sexuées. J’ai envie d’images qui permettraient d’évoquer non pas un ailleurs, mais un autre, une autre. Comme si les personnes dont parlent les comédiens se matérialisaient l’espace d’un bref instant sur le plateau. Se dégager du réalisme, oser une forme d’onirisme parfois.


Les costumes
Depuis plusieurs spectacles, le vêtement occupe une place singulière dans mon travail. Il agit comme révélateur de l’individu et de ses états émotionnels. Dans un gymnase, on s’habille, on se déshabille. Ce corps que l’on cache ou que l’on souligne.
Les tenues de sports collectifs évoquent le côté uniformisant du vêtement, l’appartenance à un groupe, une tribu. Mais pour éviter le côté flou, sans véritable ligne graphique ou à l’inverse le côté trop moulant, trop sexuel presque, il me faut là aussi un décalage.
Nous nous inspirerons de la série de photographies d’Edouard Levé, intitulée Reconstitution. On voit un groupe d’hommes dans des poses évoquant des situations de match de rugby et ils sont tous habillés en tenue de ville. J’ai fait de nouveau appel à Aurore Thibout qui a réalisé les costumes de Tous les garçons et les filles... En écho aux lignes du sol, elle va surligner certaines parties des vêtements. Elle a procèdera aussi à des superpositions de vêtements.


Les lumières
Dans mes spectacles, la lumière possède une poésie propre, elle crée des espaces, des lignes de fuites, des directions. Pour Les grands plateaux, les corps seront plongés dans des bains de lumières, pour révéler les personnages, un peu comme en photographie. Nous alternerons des moments d’éclairage assez crus avec une lumière très blanche, proche de celle des terrains de sport (pas de direction, un espace ouvert) et des effets de contre-jours.
En relais avec la vidéo, la lumière permettra aussi de resserrer l’espace, pour créer des espaces intimes.
Exposer et cacher les corps.


Les musiques
Le gymnase est un endroit où le son résonne beaucoup, les bruits et les voix sont souvent déformés. Il y a beaucoup d’écho. Jérôme Laferrière, va travailler cette notion de brouillage et de couches sonores qui se superposent. Il utilisera aussi le bruit du rebond des ballons qui peut évoquer le rythme cardiaque, avec ses accélérations, ses ralentis et aussi ses irrégularités.
Et comment ne pas faire référence aux chansons d’amour quand on parle du sentiment amoureux, à l’importance des chansons dans nos histoires d’amour. Je suis toujours surpris, lors de soirées, de voir des adolescents danser sur les morceaux que j’écoutais à leur âge, et surtout qu’ils connaissent les paroles par coeur. Quelques chansons bien choisies et transformées permettront de ne pas nous enfermer dans une référence qui daterait trop le spectacle. Etre hors temps pour rester dans l’intergénérationnel.


La danse
J’ai envie de légèreté, des unissons, des courses, des accélérations. Mais aussi de moments de gravité, de suspension, de silence, des déséquilibres, des chutes. Un engagement des corps en tout cas. Que ce ne soit pas juste un discours sur l’amour mais que le spectacle puisse provoquer des sensations physiques chez le spectateur.

Jean-Philippe Naas

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