: Le théâtre: économie des relations (in)humaines
Le théâtre (de Marie N Diaye) peut apparaître comme une sorte de principe de simplification ou de dénudation des mécanismes qui régissent l’oeuvre romanesque, mais selon un éclairage plus direct, une dramaturgie plus resserrée. Comme chez Samuel Beckett, Nathalie Sarraute ou Robert Pinget (pour prendre à dessein des écrivains de prose romanesque qui sont passés à un moment crucial de leur oeuvre par le théâtre), le choix du mode dramatique est sans doute, pour Marie NDiaye, à la fois le moyen d’un déblocage et la poursuite, par un autre biais, du même travail sur le langage et sur la représentation des relations humaines mises à nu. Si le ressort de l’action n’est plus confié qu’au seul jeu des dialogues – il y est très peu fait appel aux ressources du monologue, à la présence d’un seul personnage en scène - la mécanique des relations intersubjectives se révèle dans la froideur de ses mouvements, dans la géométrie glaçante de ses renversements. C’est une quasi-abstraction des affrontements, qui révèle l’essence terrible de la relation humaine, dans ce qu’elle a justement d’inhumain, pour reprendre le titre de la pièce intitulée Rien d’humain.
Dominique Rabaté
Marie NDiaye, Culture France/Éditions Textuel/INA, 2008, p. 42-43
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