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Le Château de Cène

+ d'infos sur le texte de Bernard Noël
mise en scène Wissam Arbache

: Un projet - Une rencontre

Ce projet est avant tout celui d’une rencontre. De ces rencontres improbables et bouleversantes. Celle d’un jeune metteur en scène « étourdi » par un texte et d’un grand auteur qui accepte le pari insensé de replonger dans sa plus grande oeuvre, de la réécrire.


« Tout commence à la lecture du « Château de Cène », le livre. Celui édité en 1971 au nom de Bernard Noël.
La rencontre de ce texte laisse en moi une trace agissante.
Et c’est d’abord physique, l’écriture a submergé mon corps.
Outre la hauteur poétique, la force de la langue, la portée politique, c’est le sentiment d’une intimité particulière avec l’oeuvre qui me traverse.
Le livre se déploie : un théâtre d’images bruyantes et de parole dont le sens ne semble séculier et instantané à la fois.
Je traverse le temps.
Nous sommes dans celui du poète.
Cela appelle le théâtre, appelle au théâtre.
L’immense auteur est là : Vint l’évidence :
Le Château de Cène pour la scène - Wissam Arbache


Bernard Noël raconte qu’il écrit le château comme « on regarde fixement » ; La mise en scène doit trouver l’humilité d’une telle position. Monter le château, comme le lisant, sans se laisser submerger par la fulgurance des images.
Se positionner au niveau du bruit de la langue. Dire comme on entend : C’est l’espace du poème. La parole prend source dans le corps qui se construit dans le même temps qu’il se joue.


Opérer le passage de l’intime au public. C’est le geste de l’artiste et la pièce en est aussi l’histoire et le commencement.


Et, étrange et simple ironie, c’est dans ce sens que l’histoire résonne avec l’Histoire.
Avec notre histoire.
Celle de la bouche de nos gouvernants qui défont le sens,
Celle de l’horreur quotidienne que nous avons banalisé (Palestine, Irak, Afrique... qui rappellent l’Algérie de Bernard Noël),
Celle de la Censure qui tente une réapparition,
Celle de l’enfermement dans un monde qui clôt le regard, qui en nie la possibilité,
Celle de l’emprisonnement de nos corps standardisés,
Celle encore de la médiatisation à outrance d’une littérature trop
volontairement populaire pour être sincère... Une littérature qui semble avoir oubliée que :
« C’est sans doute l’esprit qui souille la chair »Bernard Noël


« En levant la Censure qui l’empêche d’écrire, en bousculant la langue et le corps, le poète éclaire l’espace intérieur de notre propre Censure et nous livre les pistes d’une révolte possible : reconstruire le corps engourdi du bruit du monde. Le lieu en est la scène de théâtre. Faire cette expérience creuse une dette... la mienne. » Wissam Arbache

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