So che un amore
può diventare bianco
come quando si vede un’alba
che si credeva perduta.
Alda Merini

Je sais qu’un amour
peut devenir blanc
comme quand on voit une aube
que l’on croyait perdue
Alda Merini

Dans une pièce, une vieille femme est penchée sur un coffre ouvert. Elle se lève avec dans la main une prise électrique, dès qu’elle la connecte au-dessus de sa tête, le firmament s’allume. D’un autre coffre apparaît un vieil homme qui la regarde et lui sourit amoureusement. Il s’approche d’elle. Elle l’aide à mettre la veste d’un costume de cérémonie qu’elle prend du coffre. Ils dansent. Il a la tête posée sur son épaule à elle. Elle est agrippée à sa veste à lui. Ils se donnent un baiser. Elle se fait peloter. Il lui frotte la cuisse avec une jambe. Elle lui tient la jambe pour ne pas lui faire perdre l’équilibre. Lui se déboutonne la veste puis la patte du pantalon, et la serre contre lui. Il a un orgasme. Elle se mouche le nez et se gratte la cuisse. Lui extrait de sa veste une montre à gilet : 5..4…3…2…1.. quand arrive minuit, il fait éclater un petit pétard. Lui et elle se donnent un baiser. Il lui met la main dans la poche et en extrait une poignée de confettis. Il les lance en l’air, festif. Il la regarde. Elle le regarde. « bonne année, mon amour ». Il extrait d’un coffre une bouteille de mousseux. Elle, de l’autre coffre, extrait un voile de mariée et se le pose sur la tête, puis elle fait résonner un vieux carillon. Ils s’enlèvent leurs masques de vieux, chaussent leurs lunettes, et se remettent à danser. Sur les notes de vieilles chansons, elle et lui fêtent l’arrivée d’une nouvelle année en dansant à rebours leur histoire d’amour.

Emma Dante