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Oncle Vania

mise en scène Pierre Pradinas

: Note d’intention

Seul un désir fort, intuitif et déterminé peut donner envie de monter Oncle Vania. Comme les autres pièces de Tchekhov, elle vibre avec les époques successives en fonction des comédiens qui l’interprètent, de la vision des metteurs en scène et… de l’air du temps. Défions-nous de la tentation d’avoir sur cette oeuvre des intentions trop précises, des analyses psychologiques, bref, des réponses à tout, tant elle est vivante et excelle à peindre à la manière impressionniste des comportements qui sont encore les nôtres. Comme le dit Claude Frioux dans son introduction à l’oeuvre de Tchekhov, « … la précision têtue du détail, la hantise de l’exagération ou de la simplification unilatérale ont chez lui une valeur polémique, une valeur morale et presqu’une valeur politique. », puis il cite Tchekhov : « Mon saint des saints, c’est d’être affranchi de la contrainte et du mensonge sous toutes leurs formes ». Sa modernité n’est pas seulement dans l’abandon du récit traditionnel, de l’histoire, elle est également dans la mise en évidence des micro-comportements, des détails incongrus, des coq-à l’âne dont nous sommes coutumiers et qui relèvent de notre fantaisie. Pour saisir ces détails que recèlent les dialogues, il faut des comédiens passionnés par les nuances, car ce sont justement ces nuances qui révèlent la comédie dans le drame. C’est bien ce que voulait l’auteur, si l’on en croit entre autres cette remarque célèbre rapportée alors qu’il assistait à une répétition de La Cerisaie à Moscou en 1903, « la pièce n’est pas un drame profond de la vie russe, c’est une comédie gaie ». Dans Oncle Vania, il y a tout un monde, des citadins aisés venus à la campagne, des provinciaux, des jeunes gens, des vieux, tous cherchent l’amour ou la compassion, aucun ne parvient à ses fins… Cette famille recomposée montre à elle seule la condition humaine, elle nous appartient un peu à tous, elle est la société dans un espace réduit. Il y a l’argent, l’ambition déçue, la tromperie, l’amertume, la mort. Il y a aussi le sourire, l’éclat de rire quand on se retrouve un instant en face de nous-même.


J’ai confié le rôle d’Éléna à Romane Bohringer, complice depuis plusieurs années, et je travaille en ce moment à l’ensemble de la distribution, pour réaliser un véritable travail collectif sans lequel mon projet ne serait pas réalisable.

Pierre Pradinas

07 octobre 2013

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