Poursuivant la métaphore du cerf-volant, l’image projetée et la musique se sont rapidement invitées. Suspendue au-dessus d’un plateau progressivement « habité », l’image a la mission de nous amener vers des densités imaginaires, aériennes et, de son point de vue privilégié par la hauteur, de nous transporter ailleurs dans le monde. Beau moyen de quitter la page tout en y restant.

Si l’on considère la poésie – donc le texte – comme le contenu, on peut parler de contenant à propos du POÈME (le poème contient la poésie qui appartient à tous). Nous avons donc imaginé autant d’itinéraires (courts-métrages photographiques) que de lettres au mot Poème, chacune étant portée par un personnage anonyme, vous ou moi, les lettres voyageant dans le monde pour reconstituer au final et dans l’ordre le mot sans lequel la vie ne serait pas possible, tout simplement.
Le poème se crée parce qu’il est animé par un jeu de rencontres qui s’apparente au destin. Une alchimie en quelque sorte. Du moins nous plaît-il de l’imaginer comme ça. Les projections ont donc une vocation « pédagogique » autour de la représentation du POÈME (contenant), tandis que la réalité « vivante » s’occupe de l’élaboration de la matière poétique (contenu). D’un côté la conférence, de l’autre l’expérimentation. Mais on pourrait dire la destination et le chemin…

La musique dans notre système métaphorique s’apparente au vent. Une énergie déterminante dans la navigation aérienne et l’imaginaire. C’est pourquoi nous l’avons convié en direct sur le plateau (violoncelle). Elle n’est pas là pour enrober le paquet mais plutôt comme une énergie organique entre le sol et la nécessité de rêver.

Nourrie par les mots et les doigts dans la prise !