Vie et destin d'une flamme dans les ténèbres de la barbarie contemporaine.

Ce qui me touche, c'est ce combat inégal: une femme amoureuse contre la machine médiatico-policière.

Ce qui me passionne, c'est la réponse de cette femme, son insolente dignité, souffle fragile d'une possible humanité.

Le monde est bien devenu ce que prophétisait Heinrich Böll : un vaste spectacle médiatique – et les citoyens des téléspectateurs nourris de sensations avilissantes.
La culture de masse n'est plus une menace contre la pensée, elle est la victoire en marche de l'abrutissement mondialisé.

Notre projet n'est pas une énième dénonciation de la vulgarité par des effets chocs.
Le centre du projet, c'est le miracle de l'amour, la fulgurance des sentiments et de la reconnaissance charnelle. Ce beau et perpétuel scandale, cette éternité silencieuse au milieu du désastre.

La scène pourrait être un vaste studio de télévision blanc, parcouru d'incessants mouvements d'objets sur des rails de travelling (penderies de vêtements, mobilier et projecteurs, régies mobiles, objets de carnaval), plaçant le spectateur devant l'ob-scène, la scène surexposée qui fait parfois irruption dans la salle.

Sept acteurs investissent l'espace et mènent la danse.

Anne Bisang

février 2010