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Kara' une épopée comorienne

mise en scène Julie Kretzschmar

: Intentions

«J’ai adapté ce texte, après avoir effectué plusieurs séjours aux Comores.


J'y ai recherché des traces sensibles, enfouies de cette vieille légende ou d’autres vieilles histoires pour en déplier les chants et les images. Il était avant tout question de laisser de la place à une représentation sensible de l'Afrique, en composant avec mon imaginaire occidental.


A partir d’une matière historique et politique, tant par sa facture formelle que par son propos, j’ai proposé aux acteurs de nous connecter à une généalogie vivante et largement imaginaire.


Il s’agit toujours de participer à fabriquer du présent, ici et maintenant, représenter l’histoire, en faisant émerger un récit anachronique pour proposer un “présent légendaire”.


Notre plateau est divisé en deux plans. Le premier est l’espace de la parole dans sa nudité crue, celle qui adresse et s’adresse, conte et transmet. Il ouvre sur un deuxième plan, matérialisé par un tulle, qui est l'espace de la fiction jouée dans et autour d'une carcasse de voiture habitée par trois acteurs.


J'emmêle à un univers quasi cinématographique – mon imaginaire s'est entre autre arrimé à l'univers plastique d'une cinéaste, Claire Denis qui a beaucoup filmé l'Afrique –, dans lequel les acteurs jouent à jouer : passant d'un personnage à un autre, dans une distanciation volontairement caricaturale, un univers théâtral resserré sur le fil tragique du récit.


Le choeur de deba, composé à Marseille de treize jeunes filles des quartiers Nord, intervient sur la base d'une partition que j'ai écrite et ajoutée. Deux chanteuses puisent dans le registre traditionnel des chants soufis et sont les coryphées de cette tragédie.


Faire théâtre d'un récit épique à la croisée du conte et de la fiction historique : une chanson de geste ré-inventée qui donne chair à un héros, Kara’, figure de guerrier quasi fictionnelle, passeur du récit d’une bataille, le récit de sa défaite au combat.


Kara’ une épopée comorienne s’inscrit résolument dans le projet de la Cie L’Orpheline est une épine dans le pied qui, depuis sa création en 2003, fouille dans la littérature francophone pour y trouver les ressorts d’une dramaturgie théâtrale.


Une dramaturgie qui questionne les rapports nord-sud, tels qu’ils sont agis par les différents courants de pensée post-coloniaux. Un théâtre enclin à faire s’emmêler le proche et le lointain, à se saisir d’une mémoire parfois violente, conflictuelle pour convoquer d’autres liens avec nos origines supposées communes, parfois inventées : un théâtre qui tente de parler d’un présent insaisissable en ravivant et jonglant avec des bribes du passé pour l’inventer. »

Julie Kretzschmar

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