Le Duc a empoisonné Gloriana, la fiancée de Vendice, parce quʼelle se refusait à lui. On ne sait pas très bien si Le Duc a violé ou pas Gloriana, cette jeune fille pure. Après avoir ruminé sa peine pendant 9 ans et suite à la mort de son père, Vendice décide de se venger. Déguisé, il sʼintroduit dans le palais grâce à lʼaide de son frère Hippolito.

La cour est alors agitée par le procès du fils cadet de la Duchesse, Junior, jugé pour le viol de la femme du Seigneur Antonio, qui, souillée, se suicide. Le Duc décide de faire emprisonner Junior, ce beau-fils encombrant.

La Duchesse, furieuse, prépare à son tour sa vengeance : elle décide de tromper son mari avec Spurio, le fils bâtard du Duc. A moins que ce ne soit Spurio qui se rue dans le lit de sa belle-mère afin de sceller, par sa débauche, un lien de sang avec son soi-disant père, le Duc, qui lʼaurait conçu un soir de beuverie.

Ambitioso et Supervacuo, les deux aînés de la Duchesse, désirent eux aussi se venger de leur beau-père, le Duc, et de son fils Lussurioso, héritier du trône, pour sʼemparer du pouvoir.

Ces vengeances sʼenchevêtrent, se complètent, vont de rebondissements en rebondissements. Vendice et Hippolito assassinent le Duc puis son fils Lussurioso, luimême devenu Duc. Spurio tue Supervacuo et Ambitioso. Il est ensuite tué par un seigneur encore jamais vu dans la pièce.

Vendice avoue ses meurtres, il est conduit à lʼéchafaud, laissant derrière lui, au pouvoir, Antonio, un vieil homme arrivé là par défaut, faute de survivants.

Ainsi finit la tragédie.

A moins que ce ne soit une farce, celle de Vendice, le mélancolique, qui se venge jusquʼà plus soif, au-delà de toute idée de pureté, pour finir son oeuvre dans une grande mascarade – métaphore de ce que serait devenue la vie pour Vendice?

Ou peut-être encore un mélange des deux genres.

The Revengerʼs Tragedy (1606) appartient à la tradition des tragédies de vengeance, initiée en 1587 par Thomas Kyd, et fait partie des grandes oeuvres dramatiques du théâtre élisabéthain. Le thème de la vengeance est une sorte de pastiche de Hamlet. La pose macabre de Vendice avec le crâne de son aimée au début de la pièce sʼinspire de la contemplation du crâne de Yorick par Hamlet.