En 2007, Pauline Sales, auteure à la Comédie de Valence, part avec quatre écrivains en Israël et en Palestine dans le cadre d’« Ecritures Vagabondes ». A son retour, elle écrit neuf portraits, séquences de vies d’hommes et de femmes pris dans la tourmente d’un conflit qui n’en finit pas de recommencer. Son théâtre de l’intime porte un regard inédit et drôle sur une des situations les plus explosives du Proche-Orient.

L’écriture de la jeune dramaturge ne peut laisser indifférent. Son langage vif, précis et parlé impose une urgence de dire et d’entendre. À travers ses neuf monologues, elle dessine des « traits » humains. Les acteurs de la troupe de Valence donnent corps à ces voix terribles mais essentielles. Nul pathos. Le récit a la force du décalage. Il extrait la noblesse de ses gens impuissants, attachés coûte que coûte à ne pas sombrer. Ils combattent avec fierté les préjugés et l’indifférence. Ils font preuve d’une auto dérision et d’une lucidité à toute épreuve. « Il y en a qui connaissent déjà l’histoire. Il y en a que cette histoire ennuie, parce qu’on connaît déjà la fin. Tu connais la fin de l’histoire ? Pourquoi on écouterait, regarderait, avec déjà la fin de l’histoire, si encore c’était une belle histoire, si seulement c’était une histoire. Je ne m’énerve pas, Yasmina, je ne m’énerve pas, je dis juste, je vois bien juste, qu’est-ce qu’ils peuvent en faire eux de cette histoire-là qui n’est même pas une histoire ? ».

Ecritures Vagabondes tisse des liens entre le monde du théâtre et des pays sensibles de notre planète. Chaque année, l’association commande des parcours d’écriture et met en place des ateliers d’écriture dramatique destinés à la formation de jeunes auteurs des pays accueillis.