Après Hyènes, La Reine écartelée, L'Androcée, Landru et fantaisies et Le mage aux Fiats 500, Ismael-Hamlet sera la sixième collaboration entre Christian Siméon et moi et la septième entre moi et Christophe Garcia.
Ce petit rappel pour dire que le théâtre est souvent une affaire collective où les fidélités ont un grand rôle.

Le genre "Macabre".

Ismael-Hamlet n'est pas une pièce de Christian Siméon mais son auteur Hakim Marzagoui, lui a confié ce sujet, cette situation et ce personnage en lui laissant toute liberté d'adaptation.
Pour Christian, le but n'est pas de trahir l'auteur mais plutôt de changer la musique de cette partition en employant des instruments plus occidentaux pour faire vivre cette histoire.
il veut éviter ainsi le côté "couleur locale" : l'exotisme et le pittoresque que l'on risque d'accoler à cette pièce.

De même, la mise en scène prendra du champs et se permettra des libertés vis-à-vis de ce texte, sans grand souci de réalisme, mais avec une volonté d'en faire ressortir l'humour macabre dont elle est très imprégnée.
Il y a un aspect farce du Moyen-Age dans cette pièce par la truculence du héros : Ismael qui croque la vie comme il croque la mort, à pleines dents et avec appétit.
C'est son heure, l'heure de son entrée en scène : c'est l'heure des comptes et du conte : c'est son spectacle que nous allons voir et la mise en scène sera au service de son récit. Il s'agit pour le comédien d'un jeu en adresse directe au public. C'est un bateleur qui parfois se grime, un comédien inspiré par le cirque et le cabaret à qui "l'énorme" ne fait pas peur et pour qui l'excès et l'outrance ne sont pas une faute de goût.

On n'y oublie jamais que nous sommes au théâtre et cela tombe bien.

Jean Macqueron