: Les costumes
Nous avons décidé avec Rudy Sabounghi de partir sur des costumes d’une autre époque, mais en les réactualisant
avec des éléments très contemporains.
Il nous a semblé nécessaire à travers le choix des costumes de montrer ce que les personnages aimeraient « paraître ».
Or c’est en retirant ces costumes qu’ils vont faire surgir leur véritable « être » car leurs aveux, sous le regard impartial
et sadique des autres protagonistes, les obligent à être nus comme des vers (Garcin, Scène 5, page 52).
Bien qu’il s’agisse d’un petit rôle en terme de présence sur scène, je veux faire du rôle du garçon d’étage un élément
central de la dramaturgie du spectacle. C’est lui qui va créer une ambiance mystérieuse et décalée dans le
huis clos. Il sera représenté sous les traits d’un animateur de thalassothérapie avec un peignoir de bain afin de
souligner l’atmosphère moite, chaude, voire torride, de cet enfer. J’ai également voulu, à travers ce personnage,
faire un clin d’oeil à Jean-Paul Sartre, car en confrontant sa biographie et le texte de Huis clos, j’ai été frappé par les
similitudes entre les thèmes abordés par la pièce, à travers le caractère des trois personnages, et la vie de Sartre :
son rapport complexe, voire pervers, aux femmes, en particulier à Simone de Beauvoir, sa passivité durant l’Occupation,
semblent se retrouver à travers chacun des trois damnés de la pièce. Il m’a alors semblé amusant de mettre
des lunettes rondes, comme celles que portait Sartre, au garçon d’étage, comme si c’était l’auteur lui-même qui
introduisait ses personnages dans son propre enfer en prenant un malin plaisir à les voir s’entredéchirer.
Vladimir Steyaert
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