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Hiver

+ d'infos sur le texte de Jon Fosse traduit par Terje Sinding
mise en scène Emilie Anna Maillet

: Magie Nouvelle

Magie Nouvelle et Jon Fosse


« Les physiciens disent que la matière que nous ne voyons pas est dans l’univers à 95% plus importante que celle que nous voyons. Rien qu’en cela déjà, nous sommes des aveugles» Claude Regy


Dans «Hiver», l’écriture est trouée, les mots se perdent, les silences nous plongent dans des gouffres infinis. De la femme, on ne sait rien, elle a des moments d’absences, puis elle va disparaître pendant quelques jours. L’homme lui va progressivement s’extraire de sa réalité, jusqu’à vouloir partir dans un «ailleurs» improbable. Les personnages vont progressivement disparaître du réel, se désincarner, «se dépersonnaliser».


Cette disparition du monde évoque un thème cher à Jon Fosse : «l’état de plénitude flottant entre l’existence et son contraire qui ne serait pas la mort mais le début de tout». L’’art numérique et la Magie Nouvelle vont nous permettre d’éprouver cet état.


L’outil scénographique que nous avons choisi nous permet de créer des sensations pour les spectateurs : des vertiges, des troubles, une perte des repères de l’espace, du temps; une autre manière de rendre visible l’invisible. Le texte de Fosse est sans cesse au coeur de notre démarche. L’écriture scénique demande les mêmes exigences et la même minutie que l’écriture de Fosse.


« Le trouble de la perception est un principe créateur. La Magie Nouvelle permet de rendre visible l’invisible, d’animer l’inanimé, de matérialiser ou suggérer l’irréel, de créer le doute, de travailler sur notre identité et notre perception, de dépasser le domaine visuel pour s’adresser aux autres sens. C’est aussi l’une des rares techniques qui ne soit pas incarnée au départ : elle peut prendre n’importe quelle forme, tant qu’elle arrive, dans le réel, à incarner ce qui n’existe pas. » Raphael Navarro.(Cie 14:20)



A l’origine de ce dispositif : La fantasmagorie


Héritière de la lanterne magique est « l’art de faire parler les fantômes en public », consiste à la fin du XVIIIe siècle à projeter et à animer sur un écran de toile ou de fumée des tableaux miniatures peints sur des plaques de verre ou bien gravés sur un support opaque. D’une petite peinture ou gravure de facture assez grossière, naît une image « mouvementée », un tableau lumineux. Dans sa version achevée, le fantascope est une grosse boîte de projection mobile capable d’effectuer des fondus enchaînés, et des travellings avant et arrière. Premier « fantasmagore », Étienne-Gaspard Robertson, abbé de son état, est, à la fois peintre, « physicien-aéronaute », mécanicien et opticien. De la peinture et du dessin il conservera le sens de la mise en scène et de l’effet, qui l’aideront à concevoir ses tableaux fantasmagoriques, appelés aussi « tableaux fantastiques », « tableaux magiques » ou encore « tableaux vivants ». Robertson crée beaucoup d’autres effets optiques : la démultiplication d’ombres appelée la « danse des sorcières ». un système de double projection avec deux fantascopes, créant des « fantômes ambulants ».

Emilie Anna Maillet

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