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Hiver

+ d'infos sur le texte de Jon Fosse traduit par Terje Sinding
mise en scène Emilie Anna Maillet

: Le texte

Quatre scènes, quatre mouvements répétitifs, je pense à Bach, évidemment, lui qui m’a conduit à des contemplations éthérées. Monter « Hiver », c’est pour moi, accepter le vide, être dépossédée de tout ce que je pourrais connaître.


Scène 1 :


En hiver, un homme de passage dans une ville va à un rendez-vous professionnel.
Il s’assoit sur un banc.
Une femme sans manteau entre. Elle s’assied sur le banc.
L’homme va pour partir, elle l’apostrophe. Elle manque de tomber.
Il doit aller à son rendez-vous, il reste. Elle lui dit qu’elle est sa nana.
Ils partent dans la chambre de l’homme.


Scène 2 :


Dans la chambre de l’homme, la femme essaye de s’endormir,
Il entre avec des habits pour elle et des biscuits. Elle semble ne pas le reconnaître.
La femme essaye les habits.
Pendant l’absence de l’homme, une femme a appelé.
Ils s’étreignent.
Le téléphone sonne, il ne veut pas répondre.
La femme veut partir,
Ils se donnent rendez-vous le soir-même dans un pub.


Scène 3 :


Plusieurs jours sont passés, l’homme est resté. Il est sur le banc.
La femme apparaît, elle semble ne pas le reconnaître.
Elle traverse, il l’arrête, il l’a cherchée, attendue. Elle le reconnaît, elle doit partir.
La femme de l’homme l’a quitté. Il a démissionné de son travail.
Elle reste, ils vont dans la chambre.


Scène 4 :


Dans la chambre de l’homme. Il veut partir avec elle.
Elle enlève son manteau, elle est en jupe courte en cuir rouge et bas résille.
Elle ne peut pas partir avec lui.
Il veut partir dans un endroit différent inconnu de tous.


L’écriture minimaliste et dense de Jon Fosse a quelque chose de dérisoire et mystérieux, et donne à rêver à un sens. Un récit anodin où l’on pourrait s’attacher aux semblants d’anecdotes, comme pour se rassurer du vertige des personnages. Les silences révèlent l’indicible : alors la parole jaillie brusquement, vivante, concrète et dérisoire. Le théâtre de narration s’efface au profit d’un nouveau genre sensible, inquiétant, musical.


Il s’agit dit Jon Fosse «d’éprouver» au moyen d’une «langue qui n’est pas en premier lieu concernée par la signification mais qui avant tout est, un peu comme les pierres, les arbres et les dieux et les hommes, et qui ne signifie qu’en second lieu».
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