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Himmelweg

+ d'infos sur le texte de Juan Mayorga traduit par Yves Lebeau
mise en scène Jorge Lavelli

: La Pièce

Chemin du cielHimmelweg – nous parle sur plusieurs plans d’un unique et fondamental thème central. Un thème qui peut se lire comme une représentation théâtrale, comme une narration, ou bien comme une séduisante combinaison d’expressions dramatiques, lyriques et poétiques. Avec un pied dans le réel et un autre dans l’imaginaire. Un imaginaire qui ouvre au lecteur le sien propre et qui l’oblige à pénétrer un terrain surchargé de sinistres références. Nous parlons de la Shoah.


Nous y trouvons, évoquée, l’essence même de «l’expérience». Des juifs de tous âges et de toute origine, dans la machine à tuer la plus proche des enfers : feu, flammes, disparitions, cendres, néant. Et support musical.


Dans cet abîme rêvé, le son d’une horloge millénaire, le bruit d’un train qui arrive à six heures du matin pour se débarrasser d’une foule moribonde, la fumée qui compose un paysage d’ombres et de terreur, évoquent, sans les montrer, les sévices.


Nous serons ainsi les témoins silencieux d’une machination « propre », dont nous ne percevrons que de simples bribes, à travers des dialogues répétés -comme au théâtre.


L’oeuvre coule comme l’écho d’une source lointaine. Elle s’alimente de notre mémoire et surtout de notre imagination. Elle puise sa force aux racines de l’horreur inventoriée. Son originalité stylistique naît dès la première ligne. Un paysage familier et lointain se transforme et s’impose dans une véracité hallucinante. Nous sommes à l’intérieur et aussi, là, devant, comme des spectateurs qui assistent à une répétition gênante, inconfortable. La culpabilité est absente et pourtant… Un déchirement certain s’installe dans la conscience du lecteur (du spectateur)…


Quelque chose d’aussi fort que le cri sourd de la tragédie antique et cela nous ramène inéluctablement à la famille, coeur social du monde organisé.


Je souligne aussi la formidable conception musicale de cette oeuvre, l’organisation savante du discours théâtral, l’intrigante sonorité des dialogues, aussi intelligents que dramatiques. Et par-dessus tout, un particulier et mystérieux sens de l’humour : on peut alors parler d’un tragique en majuscules.

Jorge Lavelli

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