theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « Folie Courteline »

: Les pièces

Théodore cherche des allumettes (1897) est une épopée nocturne et domestique. Dans une obscurité qui donne aux choses une étrange vie, le jeune Théodore tente de rentrer chez lui. Mais, embrumé par les vapeurs de l’alcool, il ne trouve ni ses clefs ni les mots ni les allumettes et réveille tout le voisinage. Le voilà nez à nez avec son père furieux. C’est le point de départ d’une course-poursuite dans l’appartement.


Le fantastique n’est pas étranger au Droit aux étrennes (1896). Landhouille, un tranquille bourgeois, y tient la comptabilité des étrennes qu’il a dû verser à tout un chacun, relations, domestiques, famille… C’est alors que commence un défilé de personnages échappés de son passé, de sa cuisine ou d’on ne sait où. Chacun exige une part du gâteau au nom d’invraisemblables droits. Figures grotesques, présences cauchemardesques menaçant en alexandrins le pauvre Landhouille qu’on pourrait bien croire précipité dans un tableau de Goya.


Tiré de Coco, Coco et Toto (1905), Le petit malade illustre bien la manière de Courteline. Simplicité de la situation esquissée, dramatisation des enjeux autour du malheur, personnages types campés en quelques traits, le tout préparant à proprement parler un coup de théâtre.


Les Boulingrin (1898) commence comme un vaudeville avec l’arrivée pleine d’insouciance d’un pique-assiette baptisé Des Rillettes venu faire son nid chez M. et Mme Boulingrin. Mais le couple se déchire avec extase dans une scène de ménage homérique, prenant en otage le malheureux. Sans doute, l’écriture particulière de cette pièce, les libertés qu’elle prend avec la vraisemblance, le goût enfantin du spectaculaire, avec coups de feu, bris divers et incendie sont-ils nourris de l’art des effets spéciaux qui caractérisent le théâtre du Grand-Guignol à Paris où fut créée la pièce, comme d’ailleurs Théodore. Courteline adorait ses soirées théâtrales au cours desquelles alternaient pièces d’horreur teintées d’érotisme et scènes comiques devant un public d’amateurs ballotés entre le rire et l’effroi.


Les Mentons bleus - scènes de la vie de cabots est une pièce tardive (1906), écrite en collaboration avec Dominique Bonnaud, chansonnier et fantaisiste ami de Courteline. Fasciné depuis l’enfance par l’acteur et la scène - lui-même a souvent joué ses propres textes dans d’interminables tournées en province - Courteline croque le portrait de deux vieux camarades de tournée à la gloire pathétique et probablement imaginaire, qui célèbrent leur amitié dans une détestation terrible pour finir dans une bagarre verbale au contrepoint savant. Le réalisme comique de Courteline trouve là un terrain de jeu qui est en même temps un hommage à la magie du théâtre.

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.